Eure-et-Loir : deux personnes poignardées par un homme connu de la police et au profil particulier
Elle a ouvert la porte et s'est fait poignarder. Une femme de soixante-sept ans a été victime d'une attaque jeudi 13 février dans l'après-midi, ainsi que son fils. L'assaillant, un homme de trente-huit ans, a été interpellé et hospitalisé en raison de son état psychiatrique. Le pronostic vital des victimes est engagé, elles ont été prises en charge en urgence absolue au centre hospitalier de Chartres.
Les faits se sont déroulés à Lucé, en Eure-et-Loir. Le suspect est sorti de l'appartement de sa mère, armé d'un couteau de cuisine, et s'est rendu dans un immeuble plus loin. Il a alors sonné à l'interphone de la victime, qui habite au rez-de-chaussée. Il a asséné un coup de couteau dans le ventre de la sexagénaire, "provoquant une éviscération avec beaucoup de perte sanguine", a indiqué le parquet, cité par Le Figaro. Il s'en est ensuite pris à son fils d'une quarantaine d'années et l'a poignardé dans le thorax, avant de prendre la fuite. Le quadragénaire a pu prévenir un voisin et donner une description du suspect.
Il avait déjà été hospitalisé sous contrainte
L'homme a été localisé à son domicile et a été interpellé "sans difficulté", a précisé le parquet. "Sa mère et sa sœur, qui avait également appelé la police, s'y trouvaient." Le suspect était couvert de sang, et le couteau a été "placé sous scellé". Il n'a pas donné d'explication à son attaque. S'il a d'abord été placé en garde à vue pour "tentative d'assassinat", le trentenaire a finalement été hospitalisé d'office.
Ce n'est pas la première fois que le suspect, d'origine marocaine, est impliqué dans une agression. Il a été condamné en 2005, 2011 et 2023 pour des faits de trafic de stupéfiants, de violences et port d'arme et de rébellion. Il avait également été mis en cause dans des violences avec arme en 2020 mais a été reconnu irresponsable pénalement en 2022 par le tribunal correctionnel de Chartres, relate le journal. La raison : "L'abolition de son discernement au moment des faits. Il avait été hospitalisé sous contrainte immédiatement", a expliqué le procureur Frédéric Chevallier.
Et il aurait dû être interné avant le drame. Sa carte de résident n'avait pas été renouvelée en raison de ses précédentes condamnations. "Conformément à la réglementation, une dégradation de titre sous la forme d'une admission provisoire au séjour (APS) de six mois était en cours", selon la préfecture, citée par Le Figaro, ce qui lui permettait d'obtenir un titre de séjour pour se faire soigner en cas de maladie grave. Et une hospitalisation sous contrainte avait été prononcée par le juge des libertés et de la détention de Chartres. Il n'aurait donc pas dû être à Lucé le 13 février.
"À ce stade, les conditions dans lesquelles il s'est rendu sur cette commune pour y commettre les faits reprochés ne sont pas connues du parquet. Les investigations qui se poursuivent permettront sans doute d'apporter tous les renseignements utiles", a conclu le procureur de Chartres.