Le Scouarnec s'adresse à une petite fille durant son procès, en larmes, l'audience est estomaquée
L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec comparait depuis le 24 février pour des faits présumés d'agressions sexuelles et de viols commis sur près de 300 patients, dont l'âge moyen est de 11 ans. Ce jeudi 6 mars, les premiers témoignages des victimes ont été entendus. Depuis mardi, l'accusé assure ne plus vouloir dire de "mensonges". Ce dernier a notamment reconnu des viols qu'il avait niés jusqu'à présent ainsi qu'un cas de soumission chimique.
Il n'a toutefois pas avoué tous les faits, soutenant encore que certains étaient des actes "purement médicaux". Pourtant, ces gestes ont été retrouvés évoqués dans ses carnets dans lesquels il consignait les sévices infligés aux victimes. "Si je réalisais un acte médical, quand je revenais chez moi, j'y repensais mais sous une autre forme, sous une connotation sexuelle", s'est-il alors justifié.
Ce mercredi, Joël Le Scouarnec s'est adressé aux victimes. "Je leur dois la vérité à chacune d'entre elles", a-t-il alors déclaré. Il tient à "ne plus rien cacher". "Je leur adresse toutes mes excuses pour le mal que je leur ai fait", a-t-il affirmé devant la cour criminelle du Morbihan, avant d'ajouter : "S'il y en a une seule à qui mes dépositions peuvent permettre de reprendre le chemin de la vie normale, ce serait pour moi extraordinaire". Lors de ce récit, l'ex-chirurgien a laissé transparaitre ses émotions. Il a également assuré qu'il était prêt à parler suite aux discours des parties civiles, mais pas "de façon générale".
L'accusé est aussi revenu sur un cas en particulier : le viol de sa voisine de 6 ans en 2017, des faits pour lesquels il a déjà été condamné en 2020 à quinze ans de prison. Il a ainsi prononcé le terme de "violeur d'enfant" qu'il avait à l'époque refusé de reconnaitre. "Je voudrais demander pardon à cette petite fille et je pense aussi à ses parents, totalement dévastés", a-t-il alors déclaré ce mercredi.
La sincérité de ses excuses est toutefois remise en cause par l'avocate de plusieurs plaignants, Me Francesca Satt. "J'ai du mal à croire à la crédibilité de ses larmes, à cet accusé qui se décompose mais qui aussitôt redevient un homme sous hypercontrôle", a-t-elle déclaré à l'AFP.