Disparition de Yero : cette menace qui a poussé l'adolescent à quitter son domicile
Une histoire de vengeance. Le jeune Yero a quitté son domicile depuis le vendredi 7 mars après avoir laissé une lettre à sa famille. "Je dois juste partir quelque temps pour me protéger de certaines personnes", a-t-il écrit sur le bout de papier. Une enquête pour disparition inquiétante a été ouverte le même jour au commissariat de Cachan (Val-de-Marne), confirme le parquet de Créteil.
Les parents de l'adolescent de 15 ans se sont inquiétés dès le premier jour d'absence de leur fils. "À 18 heures, il n'est pas revenu à la maison, ce qui ne lui ressemble pas du tout. Je suis assez sévère sur les horaires, raconte Séverine, la mère du garçon, au Parisien. J'appelle son meilleur ami, persuadée qu'il est chez lui à jouer aux jeux vidéo. Mais il me répond qu'il n'a pas vu Yero de toute la semaine, là je commence à vraiment m'inquiéter. Mon mari sort dans le quartier pour faire des recherches, sans succès. Finalement, nous sommes allés le soir au commissariat de Cachan pour signaler la disparition de mon fils. On a aussi publié des messages sur les réseaux sociaux et mis des affiches dans les rues de Villejuif".
"Des jeunes lui veulent du mal"
Mais de qui Yero veut-il se protéger, au point de quitter son domicile sans argent et sans son téléphone ? La piste de représailles après un témoignage de l'adolescent est sérieusement envisagée par les autorités, la direction de l'établissement et la mère du diparu. En décembre dernier à Maisons-Alfort, le garçon a été témoin d'une bagarre au couteau opposant des jeunes de son établissement scolaire, le lycée Adolphe Chérioux de Vitry-sur-Seine. L'enquête avait permis de retrouver et de sanctionner les agresseurs, mais Yero, entendu par la police à l'époque, est depuis considéré comme "la balance". Lors des auditions, il avait même déclaré avoir reçu des intimidations de la part de nombreuses personnes. "Je suis sûre qu'il se cache quelque part pour échapper à des jeunes qui lui veulent du mal", pense Séverine.
Le jeune aurait fait l'objet de menaces, notamment physiques selon sa mère que se souvient d'un événement survenu le 3 mars. Ce jour-là, elle a reçu un appel de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre qui l'a appelée pour lui dire que Yero "avait été admis pour une blessure au pied". "Un scooter m'a roulé dessus", expliquait l'adolescent, mais aujourd'hui la mère de famille est convaincue que ce n'était pas un accident, mais un acte volontaire visant à faire peur à son fils.
Cette théorie est en outre alimentée par le message que Yero a laissé dans la boîte aux lettres de la famille. Sur ce bout de papier adressé "à la familia", le jeune garçon confie qu'il aurait fugué pour se "protéger". "Je dois juste partir quelque temps pour me protéger de certaines personnes. Mais je vais revenir, en tout cas juste pour vous dire que je vous aime", a-t-il promis.
"S'il vous plait, ne lancez pas un avis de recherches pour moi, je vous en supplie, je ne suis pas mort, je ne vais pas mourir", ajoute l'adolescent par crainte des représailles. Mais ces mots ne rassurent pas sa mère. "Il faut qu'il rentre, parce qu'on va le protéger, on a fait tout ce qu'il faut pour qu'il ne soit plus en contact avec toutes ces personnes et tout est fait pour qu'il soit protégé au maximum", assure-t-elle sur BFMTV.