Un homme enlevé et mutilé pour des cryptomonnaies : qui sont les suspects de la séquestration ?

Un homme enlevé et mutilé pour des cryptomonnaies : qui sont les suspects de la séquestration ? Sept personnes ont été interpellées et placée en garde à vue après l'enlèvement du père d'un entrepreneur ayant fait fortune dans les cryptomonnaies. La victime, mutilée, a été libérée après deux jours de séquestration.

Libéré après deux jours de séquestration. Le père d'un entrepreneur dans les cryptomonnaies a été enlevé dans la matinée du jeudi 1er mai, dans le 14ème arrondissement de Paris. Il a été libéré le samedi 3 mai lors d'un assaut mené par une task force réunissant plusieurs services spécialisés, dont la Brigade de répression du banditisme, la Brigade criminelle, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) et la Brigade de lutte contre la cybercriminalité.

L'homme d'affaires d'une soixantaine d'années a été kidnappé en pleine rue alors qu'il promenait son chien. Selon une source policière, quatre personnes cagoulées l'ont pris, devant témoins à Paris, et l'ont emmené à bord d'un fourgon de livraison. "La victime s'avérait être le père d'un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies, les faits étant accompagnés d'une demande de rançon", a indiqué le parquet. Les malfaiteurs auraient demandé une rançon de 5 à 7 millions d'euros, à faire parvenir sous virement, en échange de la libération de la victime d'après les précisions du Parisien. La victime a été mutilée lors de sa séquestration : ses agresseurs lui ont coupé un doigt, ont filmé la scène et ont envoyé les images à son fils pour accompagner la demande de rançon. Laquelle n'a pas été versée indique Le Figaro.

Une enquête a été ouverte pour arrestation, enlèvement, séquestration et détention arbitraire d'otage pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition, extorsion avec arme, le tout en bande organisée, et participation à une association de malfaiteurs criminelle.

Qui sont les auteurs de l'enlèvement ?

Dans cette affaire complexe, "c'est un petit détail, au milieu d'une masse de données, qui nous a permis de remonter jusqu'au lieu de séquestration", explique Fabrice Gardon, directeur de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris, sur Franceinfo. La victime était retenue à Palaiseau, en Essonne, dans un logement calfeutré.

Au total, sept personnes ont été interpellées après l'enlèvement. Quatre suspects ont été arrêtés durant l'intervention. Nés en 1998, 1999, 2002 et 2005, ls ont été interpellés "dans ou à proximité du logement où était séquestrée la victime", a indiqué le parquet. Une cinquième personne née en 1999 a été arrêtée alors qu'elle était "au volant de l'un des véhicules vraisemblablement utilisés par les malfaiteurs". Le dimanche 5 mai, deux autres suspects nés en 1995 et 2007 ont été interpellés. Tous ont été placés en garde à vue.

Fabrice Gardon n'a pas précisé le profil des suspects, il a simplement décrit des individus âgés de 18 à 30 ans et "qui ont un profil pour la plupart avec des antécédents judiciaires". Les malfaiteurs répondent aux profils des auteurs d'enlèvement observés ces dernières années et présentent un niveau de violence "très inquiétant" selon le policier. "Du fait de leur jeunesse, du fait de leur côté un peu inexpérimenté, ils vont parfois se montrer très violents dès qu'il y a la moindre résistance, dès que ça ne se passe pas comme ils le veulent. Ils n'ont pas la carrure que pouvaient avoir certains gros voyous par le passé et donc ça peut très vite dégénérer", explique-t-il en référence à la mutilation subie par l'homme d'affaires séquestré.

La victime faisait l'objet de menaces

Après l'interpellation de sept suspects, les gardes à vue toujours en cours ce lundi 5 mai doivent "permettre de déterminer l'implication des uns et des autres". Les gardes à vue peuvent durer jusqu'à 96 heures. Si les investigations se poursuivent, les motivations semblent assez clairement établies et en liant avec l'argent. 

Selon l'épouse de la victime, lui et son fils avaient subi des menaces par le passé, a expliqué une source policière. Les deux hommes gèrent une société de marketing, basée à Malte, gérant de la cryptomonnaie.

Cette affaire fait écho direct à l'enlèvement de David Balland et de sa femme, le 21 janvier dernier. Il avait été kidnappé contre rançon en cryptomonnaies, envoyée à Éric Larchevêque, cofondateur de Ledger. Son doigt avait été sectionné, et la vidéo du membre mutilé avait été envoyée à l'entrepreneur. La victime avait été libérée le lendemain, et sa femme deux jours après son enlèvement. En janvier toujours, un homme de 56 ans avait été retrouvé enfermé dans le coffre d'une voiture au Mans. Il s'agissait du père d'un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï.