Ces atrocités vécues par Vassieux-en-Vercors qui hantent encore le village

Ces atrocités vécues par Vassieux-en-Vercors qui hantent encore le village Emmanuel Macron est attendu à Vassieux-en-Vercors ce mardi pour commémorer les 80 ans de la Libération de la France. Un village meurtri après le massacre de la Seconde Guerre mondiale.

Ce mardi 16 avril, Emmanuel Macron lance le coup d'envoi des commémorations des 80 ans de la Libération de la France à Vassieux-en-Vercors (Drôme), village entièrement détruit durant la Seconde Guerre mondiale. Il rendra hommage aux Résistants du maquis. La cérémonie aura lieu à partir de 15 heures, d'abord à la nécropole de la Résistance puis devant le martyrologe, le président de la République prononcera un discours. Il est le premier président à y prononcer un hommage. Vassieux-en-Vercors est l'une des cinq communes élevées à la dignité de Compagnon de la Libération avec Paris, Nantes, l'Ile de Sein et Grenoble.

Le massacre de juillet 1944

En 1944, le maquis du Vercors voit affluer de nombreux réfugiés et combattants, ce qui va attirer les représailles des autorités allemandes et collaborationnistes. En juin 1944, alors que le débarquement de Provence approche, le Plan Montagnards est activé prématurément. Les accès au massif sont verrouillés par des résistants et des hommes sont parachutés par les Alliés pour aider à la formation et à la coordination du mouvement. Alors que le débarquement n'aura lieu qu'en août, le Vercors doit faire face seul aux assauts allemands dès juillet 1944.

Des parachutistes sont largués à Vassieux-en-Vercors, qui brûle le 23 juillet après trois jours de combats et de massacres. 639 résistants et 201 civils sont tués dans tous le massif. "Les habitants de Vassieux-en-Vercors ont payé de leur vie leur soutien aux maquisards, des jeunes résistants venus de toute la région pour s'entraîner à la guerre à l'abri des regards. À la sortie du village, ils étaient cachés dans des cabanes forestières" rappelle France Info. 

Le parachutage du 14 juillet 1944 repéré par les Allemands a engendré de terribles représailles. Une semaine plus tard, la Wehrmacht attaque le village et les maisons sont brûlées, seul le clocher est encore debout. En raison des atrocités commises ce jour-là, la pudeur prévaut, encore aujourd'hui, au moment d'en parler. "Il a été trouvé pendu par les pieds, la bouche pleine de terre. Maman, elle en avait gros" se souvient Paul Jallifier, 80 ans plus tard, au sujet de son père alors que lui-même n'était encore que dans le ventre de sa mère en 1944 rapporte France Info.