Tout le monde connait au moins un "agélaste" sans savoir qu'on les appelle comme ça

Tout le monde connait au moins un "agélaste" sans savoir qu'on les appelle comme ça Sans le savoir, tout le monde compte au moins un "agélaste" dans son entourage. Et ce n'est pas marrant tout les jours. Découvrez ce que cela veut dire !

On connaît tous un "alégaste" ! Et pour briller autour de la machine à café ou autour de la table entre copains, il peut être astucieux de montrer que l'on sait ce que ça veut dire !  Il s'agit d'un mot inventé il y a des siècles, par un célèbre auteur. Celui à qui on doit le plus de "nouveaux mots" entrés dans le langage courant est sans aucun doute l'écrivain français du XVIe siècle François Rabelais.

Il est notamment à l'origine de l'adjectif "pantagruélique" qui s'inspire du personnage principal de son œuvre, Pantagruel, publiée en 1532. Conformément à ce personnage connu pour avoir une faim excessive, ce mot désigne un repas démesuré. C'est dans la même idée que le mot "gargantuesque" indique quelque chose de gigantesque, en référence à son autre personnage emblématique, Gargantua. 

Ce pilier de la littérature française classique avait un trait de personnalité très connu : il ne supportait pas les personnes qui n'avaient aucun humour. Rabelais est notamment l'auteur de la célèbre phrase "Rire est le propre de l'homme". Un sentiment auquel chacun peut s'apparenter. Il n'y a rien de plus désagréable que la compagnie de quelqu'un qui ne sait pas rire.

Mais c'est cette réalité qui a inspiré le mot "agélaste" à Rabelais. Le mot "agélaste" vient du grec, avec "a" qui signifie privatif et "gelos" qui signifie rire. Ce mot désigne donc quelqu'un qui ne rit jamais ou qui n'a pas de sens de l'humour. Le Figaro rappelle les propos de l'écrivain tchèque Milan Kundera, décédé en juillet 2023, qui précise que Rabelais utilisait ce mot "pour nommer ceux qui n'ont aucun sens de l'humour et qui avaient été si atroces contre lui qu'il avait failli cesser d'écrire."

Bien que ce mot ne soit pas passé dans le langage courant, il a quand même été repris par plusieurs écrivains. Honoré de Balzac, notamment, l'a repris dans son œuvre Les Cents Contes Drolatiques publié en 1832, où il reprend le style de plusieurs auteurs, parmi lesquels Rabelais. L'œuvre est réalisée dans un langage à l'orthographe parodiée, où on lit par exemple en prologue : "Aulcuns ont à l'Autheur reprouché de ne pas plus sçavoir le languaige du vieulx temps que les lièvres ne se cognoissent à faire des fagots. Iadis ces gens eussent esté nommez, à bon escient, cannibales, agelastes, sycophantes, voire mesmes ung peu yssus de la bonne ville de Gomorrhe."