Les singes ont bien de l'humour, leurs premières blagues dévoilées par une étude

Les singes ont bien de l'humour, leurs premières blagues dévoilées par une étude De nouvelles recherches universitaires sur les singes prouvent leur capacité à faire de l'humour. Cela donne des clés de compréhension de l'origine du rire humain.

L'être humain a de nombreux points communs avec le singe, dont il descend. Ce n'est pas seulement physique. Les singes ont, en effet, aussi des comportements qui se rapprochent des nôtres. Une de leur capacité semblable à l'Homme serait notamment l'humour. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society Bdes biologistes et primatologues de l'Université de Californie à Los Angeles, du Max Planck Institute of Animal Behaviour, de l'Université d'Indiana et de l'Université de Californie à San Diego ont dévoilé que les chimpanzés mais aussi les gorilles ou les ourang-outang avaient leur propre sens de l'humour. 

Ils ont analysé pas moins de 75 heures de vidéo de grands singes, en se concentrant notamment sur un jeune primate par espèce. Ils ont découvert que la forme d'humour privilégiée par les singes est la taquinerie. Dans l'étude, l'exemple d'un jeu amusant entre les singes est exposé : un jeune primate offre un objet à un autre avant de le retirer à la dernière seconde. Il réitère le geste jusqu'à faire réagir son interlocuteur. La taquinerie a d'ailleurs été partagée : les experts ont remarqué que la réaction à cette plaisanterie était rarement agressive. Le retour de l'animal ciblé par la farce est plutôt de taquiner l'autre à son tour en le poursuivant ou en le chatouillant. Certains jeunes singes aiment aussi taquiner les plus âgés en leur sautant dessus quand ils dorment par exemple. 

Ces comportements semblent similaires à ceux des humains. Un jeune enfant va parfois se livrer au même jeu de taquineries, espérant voir son interlocuteur réagir. Cela peut apparaitre dès le plus jeune âge, avant même le langage. Les chercheurs ont d'ailleurs identifié trois types de taquinerie qu'un enfant sait manifester à un an et cela est très semblable de celles du singe : "L'offre et le retrait d'objet, la désobéissance provocatrice (tenter de faire une action interdite ou refuser d'avoir un comportement attendu) et la perturbation de l'activité des autres (bloquer le chemin de quelqu'un ou lui voler un objet dont il veut se servir)".

Selon l'étude, aucune différence n'ayant été observée entre les espèces de singes, les "conditions cognitives pour plaisanter" auraient évolué chez un ancêtre commun à celles-ci et à l'homme, plusieurs millions d'années auparavant. L'auteure principale, Isabelle Laumer, n'a toutefois pas souhaité spéculer sur l'utilité des taquineries chez les singes. Pour les enfants, elle estime que cela les aide à "tester les frontières sociales" et à renforcer leur relation avec la personne ciblée par la plaisanterie.