"Il pourrait y en avoir des centaines" : les scientifiques découvrent des "terres perdues" sous le Pacifique

"Il pourrait y en avoir des centaines" : les scientifiques découvrent des "terres perdues" sous le Pacifique Des géophysiciens ont fait une découverte historique sous l'océan Pacifique. Elle est capable de remettre en question les manuels de sciences

Il y a 250 millions d'années, l'Amérique, l'Afrique, l'Europe, l'Asie et l'Australie n'étaient qu'un : la Pangée. Au fur et à mesure du temps, les plaques tectoniques - situées sous la croûte terrestre - ont entraîné la dérive des continents et la formation de reliefs tels que les montagnes ou les volcans.

Mais un nouvel élément risque de remettre à plat les connaissances scientifiques actuelles. Dans une étude publiée en novembre dans la revue Scientific Reports, une équipe de géophysiciens de l'École polytechnique fédérale (ETH) de Zurich, en Suisse, rapporte avoir identifié la présence de manteaux rocheux, plongés dans l'océan Pacifique, à plusieurs centaines, voire milliers de kilomètres de profondeur. 

Ces zones sous-marines ressemblent à d'anciennes plaques tectoniques subductées (un processus d'enfoncement d'une plaque tectonique sous une plaque adjacente). Or, ces "terres perdues" auraient dû disparaitre dans le manteau profond à l'issue de la subduction. L'existence de l'un de ces reliefs dans le Pacifique occidental étonne particulièrement les scientifiques. Encore aujourd'hui, sa présence est toujours inexpliquée. 

Cette découverte a été rendue possible par l'existence d'un superordinateur capable d'analyser les données en ondes sismiques accumulées par les stations sismologiques du monde entier. Grâce à ces informations, les scientifiques ont pu cartographier les zones analysées et créer un nouveau modèle de l'intérieur de la Terre, indique le média en ligne américain Futurism

Les "anomalies" dans la vitesse de diffusion des ondes du superordinateur ont permis aux géologues d'identifier le positionnement de ces "terres perdues". "Apparemment, de telles zones, dans le manteau terrestre, sont beaucoup plus répandues qu'on ne le pensait auparavant", a remarqué Thomas Schouten, auteur de l'étude et doctorant en géologie à l'ETH. 

"Il pourrait s'agir soit d'un matériau ancien, riche en silice, présent depuis la formation du manteau il y a environ 4 milliards d'années et ayant survécu malgré les mouvements convectifs du manteau, soit de zones où des roches riches en fer s'accumulent à la suite de ces mouvements du manteau sur des milliards d'années", estime le chercheur.

Force est de constater que la complexité du manteau terrestre a été sous-estimée. Cette couche intermédiaire, en perpétuelle activité et évolution, révèle un dynamisme insoupçonné. Dans un contexte où nos connaissances scientifiques sont limitées, ce monde souterrain abrite de nombreux mystères au potentiel inexploité.