Face à Bachar al-Assad, David Pujadas privé de lentilles et de maquillage ?
C’est un entretien exceptionnel. Pour la première fois, le président syrien, Bachar al-Assad, a accepté de répondre à une interview filmée d’un média français. Un an et demi après l’interview réalisée par Georges Malbrunot pour le Figaro, David Pujadas, journaliste et présentateur du JT de France 2, a rencontré le dirigeant à Damas. L’entrevue est diffusée ce lundi soir dans le 20 heures de France 2. "Ça fait un an et demi qu’on a déposé cette demande [d’interview]", explique David Pujadas à 20 Minutes, avec qui il est revenu sur les coulisses de cette rencontre. La réponse, positive, est arrivée une semaine avant l’interview. Le journaliste explique que la large couverture du conflit syrien assurée par France 2 a plaidé en leur faveur.
L’interview a eu lieu dimanche 19 avril, à 11 heures, précise le journaliste, à Damas. Dans la capitale syrienne, il n’est resté que peu de temps : il a repris la route avec son équipe pour Paris, en prenant à un avion dont le décollage était prévu à 2 heures, à Beyrouth (Liban). Pour se rendre à Damas, c’est de cette ville qu'il est parti. "On a pris une voiture jusqu’à la frontière et nous avons poursuivi la route, assez sûre", éclaire-t-il. Il explique également n’avoir subi aucune contraintes concernant les questions. Mais des négociations ont eu lieu concernant la durée de l’interview. Elle a finalement duré 25 minutes. 15 minutes seront diffusées à l’antenne, l’intégralité sera visible en ligne sur le site FranceTV info.
"Les conditions de sécurité ont été drastiques", précise également David Pujadas. Dix minutes avant l’interview, les équipes de France 2 n’étaient toujours pas au courant du lieu précis où elle devait avoir lieu. Le journaliste raconte une anecdote à ce sujet : les services de sécurité lui ont d’abord refusé d’ouvrir le coffre de la voiture, où se trouvait pourtant ses lentilles de contact et sa trousse à maquillage. Après dix minutes de tractation, l’équipe française a fini par obtenir gain de cause. Concernant l’intérêt journalistique de la démarche, David Pujadas estime qu’il est indéniable. Même si Al-Assad est mis au ban de la communauté internationale, "il doit être questionné, confronté aux faits, aux éléments sur sa répression".
EN VIDEO - L'an dernier, David Pujadas était l'invité de l'émission "C a vous", dans une ambiance autrement plus légère que celle d'une rencontre avec Bachar al-Assad.