Ali Al-Nimr : pourquoi l’Arabie saoudite l’a condamné à mort ?
Décapité puis crucifié. C’est la peine à laquelle est condamné Ali Al-Nimr, 20 ans. Son exécution, qualifiée d’imminente, était attendue ce jeudi 24 septembre, après le rejet de son appel, mi-septembre, par la justice de son pays. L’Arabie saoudite l’a condamné à une peine réservée aux crimes les plus graves. Des cas qui permettent de décapiter le corps du condamné au sabre, en public, avant de le crucifier devant la foule. Lorsqu’il a été arrêté il n’avait que 17 ans. Un adolescent au lourd passé familial, qui n’aurait pas bénéficié d’un procès équitable. En 2012, l’Arabie Saoudite fait face à de nombreuses manifestations antigouvernementales, inspirées du "printemps arabe". Ali Al-Nimr, âgé de 17 ans, est lui aussi dans la rue, dans la ville de Qatif, située dans l’est du pays. Il est arrêté par les forces du royaume. Un tribunal spécial l’a condamné, le 27 mai 2014. Les charges retenues contre lui sont lourdes : attaque des forces de sécurité, possession d’une mitrailleuse, et vol à main armée.
EN VIDEO - Le soutien à Ali Al-Nimr à travers le monde
Selon l’ONU, et une ONG qui le soutient, le jeune homme est passé aux aveux dans des circonstances troublantes. Il aurait reconnu les accusations sous la torture. Autre reproche à la justice saoudienne, le jeune homme n’a pas été autorisé à recourir à un avocat dans des conditions normales, durant un procès qui ne répondait pas aux normes internationales. Selon des experts de l’ONU, son appel aurait même été traité "dans le mépris total des critères internationaux". Ali Al-Nimr n’est pas n’importe qui. L’oncle du condamné fut un des leaders du mouvement de contestation, qui a mis en branle le gouvernement saoudien, en 2011 et 2012. Ces derniers jours, un des derniers espoirs d’Ali Al-Nimr s’est envolé. Son appel a été rejeté par la justice saoudienne. Toutes les voies de recours sont désormais épuisées. Les réactions internationales se multiplient pour s’opposer à son exécution. Sur Twitter, les internautes envoient leurs messages d’indignation avec le mot-dièse #FreeNimr, pour s’opposer à l’impensable. Un mince espoir subsiste tout de même : les experts de l’ONU, qui ont suivi son procès, ont appelé l’Arabie saoudite, dans un communiqué, à annuler cette exécution.