Don de lait maternel : elles témoignent pour lever les tabous
Les femmes qui ont des difficultés à produire du lait maternel sont nombreuses. Certaines, loin de vouloir se tourner vers les produits achetés en supermarché, se sont tournées vers Facebook pour trouver d'autres mères prêtes à donner un peu de leur lait. Une pratique originale qui existe depuis plusieurs années en Australie, en Europe ou encore aux États-Unis, mais qui divise toujours. Des membres de la page Facebook Australienne "Human Milk for Human Babies" ont décidé de lever les tabous et de témoigner pour le site ABC.
Marissa Price est une des membres actives de ce groupe. Ne pouvant pas elle-même nourrir son bébé au sein, elle a décidé de chercher des donneuses : "Mon corps répondait mal à l'allaitement, c'est là que j'ai pris la décision de trouver des donneuses de lait", raconte cette jeune maman. Une Néo-zélandaise en vacance en Australie, Ashleigh Hayes, a elle aussi décidé de faire don de son lait pendant son séjour. "Il y toujours un certain conflit d'émotions autour de ça. Même certains de mes amis trouvent ça écœurants. Les gens n'en parlent pas à cause du ridicule. Pourtant nous sommes adultes et nous mettons bien du lait d'animal dans notre corps", explique-t-elle. Et concernant l'hygiène et la sécurité, tout est contrôlé. Les mères qui choisissent de donner de leur lait font des analyses de sang pour vérifier qu'elles sont en bonne santé et le lait est congelé puis transporté dans une glacière. Mais Ashleigh Hayes ajoute que c'est aussi une question de confiance : "Je pose 50 millions de questions et je crois qu'elles me disent la vérité".
Jennifer James, intervenante à la School of Health and Biomedical Sciences, explique que cette volonté de prendre le lait d'autres femmes. "Le lait maternisé industriel va nourrir. Mais les bébés ne vont pas développer aussi bien leur goût, ce qui peut avoir des conséquences sur leur système immunitaire et les femmes le savent. Si elles ne peuvent pas allaiter elles-même , alors l'autre option est de prendre le lait d'une autre", détaille-t-elle sur ABC. "Le risque majeur de contamination du lait, c'est au moment du transport, mais il y a beaucoup plus de risque liés aux formules du lait acheté en grand surface que dans le partage de lait maternel", estime l'intervenante.