Séisme au Maroc : plus de 2 900 morts et des milliers de maisons détruites, un bilan tragique
Le bilan du séisme au Maroc est encore provisoire mais déjà très lourd. Près de 3 000 personnes sont mortes, plus de 5 500 autres blessées et des centaines de milliers n'ont plus de maison. L'aide humanitaire s'organise pour leur venir en aide.
Plus de 2 900 morts, de 5 600 blessés, de 20 000 maisons endommagées ou détruites et 300 000 personnes sans abri. Le séisme survenu au Maroc, dans la province d'Al Haouz le 8 septembre, a été dévastateur. Plusieurs jours après le tremblement de terre, les secouristes marocains et les renforts internationaux poursuivent leurs efforts pour sauver un maximum de victimes, mais à chaque heure qui passe les espoirs de pouvoir secourir des survivants s'amenuisent.
Si les opérations de sauvetage continuent, en particulier dans les villages du Haut Atlas qui n'ont vu arriver les secours que trois jours après le séisme, l'heure est désormais à la prise en charge des victimes et des survivants. Nombre d'associations et d'ONG humanitaires organisent la solidarité et des convois pour fournir aux sinistrés des abris, de l'eau, des vivres et des soins. Mais face à l'ampleur des dégâts et alors que des milliers de Marocains ont tout perdu, les aides humanitaires mettront plusieurs jours à subvenir aux besoins de première nécessité de tous les sinistrés.
Des centaines de milliers de victimes, un bilan humain très lourd
Le séisme au Maroc a fait 2 946 morts et 5 674 blessés selon le dernier bilan officiel publié par le ministère de l'Intérieur le mercredi 13 septembre, soit cinq jours après le tremblement de terre. Ce bilan déjà lourd reste toutefois provisoire. La région d'Al Haouz, où se trouvait l'épicentre du séisme, et celle de Taroudant ont été les plus touchées et celles avec le plus de pertes humaines : 1 684 personnes ont perdu la vie à Al Haouz et 980 à Taroudant.
Les victimes du séisme sont nettement plus nombreuses, car selon l'Unicef au moins 300 000 personnes - dont un tiers d'enfants - se retrouvent sans maison depuis le tremblement de terre. Ces personnes ont tout perdu et comptent sur l'aide humanitaire pour pouvoir subvenir à leurs besoins primaires.
Le bilan est aussi considérable sur le plan matériel. La ministre marocaine de l'aménagement et de l'habitat, Fatima-Zahra Mansouri a indiqué à Médias24 qu'au moins 6 000 maisons ont été détruites et plus de 20 000 ont été endommagés. Un bilan qui est, là aussi, provisoire.
D'importants besoins pour les aides humanitaires
Après avoir mené des recherches pour trouver et sauver un maximum de victimes, la priorité des autorités et des ONG est de venir en aide et de répondre aux besoin des survivants sinistrés. De nombreuses ONG telles que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, l'Unicef ou encore la Fondation de France ont organisé des collectes et lancé des appels aux dons pour financer toute l'aide dont les Marocains ont besoin. Si plus d'un million d'euros avait été récolté à la date du 11 septembre, soit trois jours après le séisme, ce sont 105 millions d'euros qui sont nécessaires pour répondre aux besoins les plus urgents à savoir la santé, l'eau, l'assainissement et l'hygiène faisait savoir la directrice des opérations de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), le 12 septembre lors d'un point presse à Genève.
Ces dons permettent de financer des tentes et des couvertures à fournir aux sinistrés désormais sans toit. L'acheminement de l'eau ou l'achat de pastilles de décontamination pour rendre l'eau potable, sont aussi financés par ces dons, de même que des kits de soins et d'hygiène. Les dons alimentaires sont également très importants. Mais un responsable de la Fondation Mohamed V de solidarité a indiqué au média marocain Le Matin que les victimes ont des besoins pratiques : des vêtements chauds, de chaussures, des serviettes hygiéniques, de trousses de toilette, de produits d'hygiène, de lait et d'aliments pour bébé, de vêtements pour bébé et enfant, etc.
A noter que depuis la France il est préférable d'envoyer des dons financiers aux ONG plutôt que des dons en nature plus difficiles à acheminer et ne correspondant pas toujours aux besoins sur place.
Un séisme éloigné des zones sismiques marocaines
L'épicentre du séisme qui a frappé le Maroc se trouvait dans la région d'Al Haouz, située au sud-ouest de Marrakech. C'est plus précisément à 70 kilomètres de la grande ville touristique, dans une zone montagneuse et pauvre de l'Atlas, que les secousses ont été les plus violentes. De magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter, le séisme s'est ressenti jusque dans des villes plus au nord du pays comme Casablanca ou la capitale Rabat. Les provinces d'Al Haouz, de Taroudant, de Chichaoua et de Ouarzazate ont été secouées par le tremblement de terre et subi d'importants dégâts, mais ce sont les deux premières qui ont été les plus touchées.
L'épicentre du séisme au Maroc se trouvait entre 10 et 20 kilomètres de profondeur sous la surface de la terre, une faible distance qui explique aussi la force des secousses. L'emplacement de l'épicentre du séisme a étonné, car si le Maroc se trouve sur une zone sismique active cette dernière se trouve à 500 kilomètres au nord de l'épicentre d'Al Haouz, à l'interface entre les plaques africaine et européenne.