COP 28 : pourquoi c'est un échec (et pourquoi c'est grave)
L'agenda de la COP28 prévoyait bien l'obtention d'un texte d'accord ce mardi. Mais alors que les négociations se sont poursuivies jusque tard dans la nuit à Dubaï, au lendemain du rejet du premier projet de texte, toujours pas de seconde version à l'horizon. "Peut-être tôt demain matin", a estimé l'émissaire américain John Kerry, dont TV5 Monde se fait l'écho. Et d'assurer toutefois : "Mais on progresse !"
Lundi, le texte préparé par les Émirats arabes unis avait été largement décrié. Celui-ci ne mentionnait en effet plus l'expression "sortie" des énergies fossiles et appelait plutôt à une "réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d'une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net [la neutralité carbone] d'ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science", relaie Le Monde. Un texte jugé insuffisant pour nombre d'ONG et de pays, qui appellent de leurs vœux à renforcer davantage l'ambition visant à sortir des énergies fossiles.
Car l'enjeu est colossal. Le président de la COP28 lui-même, Sultan Al-Jaber, avait annoncé fin novembre, au début de la Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques, une COP "historique" dont le but était ni plus ni moins que de sauver l'accord de Paris sur le climat. Accord qui a pour objectif de limiter l'élévation de la température mondiale à 1,5°C d'ici la fin du siècle, avec comme point de référence le niveau préindustriel, rappelle encore franceinfo. En cette fin de COP28, tous les voyants sont donc au rouge. Et même si une deuxième version était adoptée, les chances d'y trouver des engagements ambitieux semblent largement compromises à ce stade. Or sans engagement radical, l'accord de Paris ne sera pas respecté.