Trêve à Gaza : le nom des otages israéliens révélé après un suspense inquiétant
Le cinquième échange entre des otages israéliens du Hamas et des prisonniers palestiniens d'Israël a bien eu lieu ce samedi 8 février. Trois nouveaux otages israéliens ont été remis par le Hamas à Israël. Il s'agit d’Or Levy, un programmateur information de 34 ans enlevé au festival Nova, d'Eli Sharabi, un habitant du kibboutz Beeri de 52 ans dont la femme et les filles ont été tuées le 7 octobre, et d'Ohad Ben Ami, un comptable israélo-allemand de 56 ans qui habitait également dans le kibboutz Beeri au moment de l'attaque menée par le Hamas il y a un an et demi.
En parallèle, l'ONG le Club des prisonniers palestiniens a annoncé dans un communiqué que 183 nouveaux prisonniers palestiniens devraient également être libérés samedi. Il s'agirait, selon ses sources, de 18 condamnés à la prison à vie, 54 prisonniers condamnés à de lourdes peines et 111 personnes arrêtées dans la bande de Gaza après l'attaque du 7 octobre.
Un suspense et des doutes
Vendredi après-midi, à quelques heures de la libération attendue de nouveaux otages israéliens, des doutes étaient survenus. Alors que le mouvement palestinien avait pris l'habitude de communiqué le nombre et le nom des otages devant être rendus à Israël, aucune information n'a été fournie avant la fin de journée. Même les détails pratiques de l'échange, comme le lieu et l'heure de la remise des individus, n'avaient pas été précisés. Il aura finalement fallu attendre les environs de 17h45, heure française, pour que le Hamas révèle les noms de trois otages sur Telegram.
Sur les 33 Israéliens libérables pendant la première phase de la trêve qui a débuté le 19 janvier, 18 ont été libérés en échange de 600 prisonniers palestiniens. Il en reste donc un peu moins de la moitié, mais le porte-parole du gouvernement israélien a annoncé, le 27 janvier, que huit des 33 otages étaient morts. "Les familles ont été informées de la situation de leurs proches" avant le retour des dépouilles, a-t-il affirmé. L'armée israélienne avait anticipé le décès de certains otages, promettant tout de même de ramener les corps aux familles, mais elle avait fait une estimation moins importante du nombre de morts.
Reprise des négociations, mais nouvelles complications
Les négociations de la trêve ont repris lundi 3 février pour organiser la seconde phase du cessez-le-feu qui vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre. Lesdites négociations sont indirectes entre Israël et le Hamas et passent par Washington et le Qatar. Mais quelques jours après la reprise des négociations, les déclarations de Donald Trump ont pu mettre un frein aux échanges. Le président américain a affirmé, aux côtés du Premier ministre israélien, vouloir prendre le contrôle de Gaza pour reconstruire l'enclave et en faire une "nouvelle Côte d'Azur". Des propos qui ont été vivement critiqués par les forces palestiniennes et leurs soutiens. De son côté, Israël a dit préparer un plan pour un départ "volontaire" des Gazaouis.
12:18 - 183 prisonniers palestiniens en route vers Gaza
Après la libération des trois otages israéliens, l’État hébreu rempli aussi sa part du marché. 183 prisonniers ont été mis dans des bis en direction de Gaza après avoir quitté la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie. Selon une ONG chargée du dossier, il s’agit de "18 condamnés à perpétuité, 54 condamnés à de lourdes peines et 111 arrêtés à Gaza après 7 octobre".
12:13 - Les trois otages ont été libérés
Après des doutes liés à leur libération, trois otages ont finalement bien été libérés. Il s’agit d’Ohad Ben Ami, Or Levy et Eli Sharabi. Des images de ces trois hommes avant d’être remis à la Croix-Rouge ont été diffusées par le Hamas dans la matinée. Pour le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, il s’agit d’"images choquantes" qui montrent "à quoi ressemble un crime contre l’humanité", a fustigé Isaac Herzog, le président. "Le monde entier doit regarder [ces trois hommes] affamés au visage émacié et souffrant en train d’être exploités pour un spectacle cynique et cruel par de vils assassins", a-t-il écrit sur X.
La trêve entre Israël et le Hamas, la deuxième depuis l'attaque du 7 octobre 2023, a commencé le dimanche 19 janvier 2025 à 11h15 (10h15 heure française), avec trois heures de retard, le Hamas reconnaissant un contretemps "pour des raisons techniques sur le terrain". Depuis, 18 otages ont été libérés : neuf femmes et neuf hommes, dont cinq Thaîlandias et un Franco-israélien. L'otage Ofer Kalderon a été rendu le samedi 1er février, mais le deuxième otage français, Ohad Yahalomi, est toujours retenu. Théoriquement, les enfants et les femmes devaient être les premières personnes libérées par le Hamas, mais l'Israélienne Shiri Bibas et des ses deux enfants sont toujours parmi les otages alors que son mari a été libéré.
Israël et le Hamas se sont mis d'accord sur la première phase d'un accord qui en compterait trois selon le Premier ministre qatari qui a participé aux négociations. Cette phase consiste en l'échange d'une partie des otages et de prisonniers à intervalles plus ou moins réguliers pendant six semaines. Au total, cela concerne 33 otages israéliens et 1 900 prisonniers palestiniens. La première partie de la trêve prévoit aussi le retrait des troupes israéliennes de certains corridors et espaces pour permettre le retour des civils gazaouis. "Une livraison d'aide humanitaire partout dans la bande de Gaza permettant l'entrée d'équipements de première nécessité notamment pour les personnes déplacées qui ont perdu leur logement à la suite de la guerre, ainsi que la réhabilitation des hôpitaux, centres de santé et autres" sont également au programme de cette première phase.
Les phases deux et trois restent floues à ce stade. Elles "seront finalisées lors de la mise en œuvre de la première phase", a indiqué le Premier ministre. La trêve est donc l'occasion de poursuivre les négociations entre les deux parties au conflit, notamment celles sur de nouveaux échanges d'otages et de prisonniers. Le Hamas et Israël se seraient enfin mis d'accord sur la libération de 296 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité lors de la prochaine phase, dont 236 doivent être déportés, soit vers le Qatar, soit en Turquie.
Washington, principal allié d'Israël, comme les autres membres du G7, ont ainsi encouragé les belligérants à aller plus loin et à négocier une paix durable dans un communiqué publié mis janvier : "Nous demandons instamment à toutes les parties de négocier de manière constructive les phases subséquentes de l'accord, pour garantir sa pleine mise en œuvre et la fin définitive des hostilités". Mais rien ne garantit la réussite des prochaines négociations, pas plus qu'un cessez-le-feu définitif. Le gouvernement israélien a accepté cet accord permettant de libérer les otages, mais a fait savoir sa volonté de reprendre le combat jusqu'à l'extermination du Hamas.