Gaza : le Hamas a libéré trois nouveaux otages, la trêve toujours fragile

Gaza : le Hamas a libéré trois nouveaux otages, la trêve toujours fragile Trois otages israéliens ont été libérés à Khan Younès, dans la bande de Gaza, samedi 15 février au matin par le Hamas, en échange de 369 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Trois nouveaux otages ont été libérés samedi 15 février au matin, comme le Hamas l'avait annoncé la veille. Il s'agit de Sacha Trupanov, Sagui Dekel-Chen et Yair Horn, des binationaux détenus dans la bande de Gaza pendant seize mois. Ils ont été confiés à la Croix-Rouge à Khan Younès. Avant de monter dans les véhicules de l'association humanitaire, les trois Israéliens sont passés sur une estrade, comme exhibés par le Hamas. Ils ont ensuite été confiés à l'armée israélienne, qui les a ramené sur le sol de l'Etat hébreu où ils ont pu retrouver leur famille. Ils ont également été emmenés vers un hôpital pour être examinés. En échange de ces trois ex-otages, Israël a libéré 369 prisonniers palestiniens.

La trêve de Gaza s'est donc poursuivie samedi, comme prévu par l'accord, malgré les vives tensions. Des doutes planaient sur les libérations d'otages et de prisonniers, après les récentes tensions et les déclarations des deux belligérants qui s'accusaient mutuellement ne pas respecter tous les termes de l'accord. Le Hamas annonçait lundi 10 février reporter les libérations d'otages "jusqu'à nouvel ordre" après avoir dénoncé une "violation totale" de l'accord par le camp israélien et son allié américain. Une réponse aux menaces de Donald Trump sur un "nettoyage ethnique" selon plusieurs dirigeants du groupe islamiste palestinien : "Le langage des menaces est sans valeur et ne fait que compliquer les choses. [...] Trump doit se rappeler qu’il y a un accord qui doit être respecté par les deux parties et que c’est le seul moyen de faire revenir les prisonniers", a lancé Sami Abou Zouhri, un des chefs du Hamas.

Israël avait répondu au Hamas le mardi 11 février par la voix de son Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui a promis une reprise des combats en l'absence de nouvelles libérations d'otages. "Si le Hamas ne libère pas nos otages d’ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin et [l’armée israélienne] reprendra des combats intenses jusqu’à ce que le Hamas soit définitivement battu", a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement israélien n'a toutefois pas décidé de quels otages il attendait la libération : des quelques individus devant être normalement libérés, des 12 derniers otages faisant partie des personnes libérables pendant la première phase de la trêve ou de tous les otages restants. Donald Trump a pour sa part exigé les libérations de "tous les otages" retenus à Gaza d'ici samedi midi et a promis "l'enfer" si cette condition n'était pas respectée.

La libération qui a eu lieu samedi 5 février semble répondre à la conditions d'Israël pour ne pas reprendre les hostilités. Sauf si l'Etat hébreu exigeait la libération de l'ensemble des captifs à l'instar de Donald Trump. Une exigence qui ne correspond cependant pas à l'accord de trêve et qui peut difficilement justifier une rupture au cessez-le-feu.

Ce que prévoit l'accord sur les libérations d'otages

La trêve à Gaza a permis de libérer 24 otages du Hamas en échange d'environ 700 à 800 prisonniers palestiniens depuis le 19 janvier. Mais l'accord conclu entre Israël et le Hamas prévoit une première phase de cessez-le-feu jusqu'au 1er mars durant laquelle 33 otages du Hamas doivent être libérés en échange de 1 900 prisonniers palestiniens. Ce début de trêve n'assurait donc la libération que d'une partie des 73 otages retenus par le Hamas, dont 34 sont morts selon les informations de l'armée israélienne. Les autres Israéliens captifs devaient être libérés lors d'une deuxième et d'une troisième phase dont les conditions devaient être négociées cette semaine et jusqu'à la fin de l'accord.

Mais le Hamas a pointé "un retard et un manque d'engagement" d'Israël et des Etats-Unis "dans la mise en œuvre de la première phase" de la trêve "ainsi qu'une tentative de créer un environnement politique, diplomatique et médiatique destiné à faire pression sur les négociateurs palestiniens avant l'entrée dans la deuxième phase" a rapporté Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas auprès de l'AFP. Selon ce responsable, "cela met clairement l'accord en danger et pourrait mener à son arrêt ou son effondrement".

Avant l'annonce du Hamas sur le report des libérations jusqu'à nouvel ordre, le dernier échange d'otages et de prisonniers organisé le samedi 8 février avait déjà souffert de complications dues à des tensions dans les négociations. A l'issue des libérations, l'Etat hébreu avait dénoncé un "spectacle cruel" lors de la libération des otages aux visages émaciés et entourés de drapeaux palestiniens, tandis que le Club des prisonniers palestiniens avait révélé des agressions de familles civiles par l'armée israélienne.

Une reprise du conflit après la trêve ?

Outre la libération des otages et de prisonniers, la première phase de la trêve à Gaza prévoit aussi le retrait des troupes israéliennes de certains corridors et espaces pour permettre le retour des civils gazaouis. "Une livraison d'aide humanitaire partout dans la bande de Gaza permettant l'entrée d'équipements de première nécessité notamment pour les personnes déplacées qui ont perdu leur logement à la suite de la guerre, ainsi que la réhabilitation des hôpitaux, centres de santé et autres" sont également au programme de cette première phase. Des conditions préalables devant permettre un retrait définitif d'Israël dans l'enclave palestinienne. Mais l'Etat hébreu s'est toujours opposé à l'idée de mettre fin au conflit avant "l'extermination" du Hamas et cette position a été réaffirmée ces derniers jours par Benyamin Nétanyhaou le 8 février dans une interview sur Fox news : "Nous éliminerons le Hamas et ramènerons nos otages. C'est l'ordre. Et c'est ce que nous ferons." Un objectif également poursuivi par Donald Trump. 

Dernières mises à jour

15:29 - Les familles d'otages appellent à ne pas laisser la trêve avec le Hamas "s'effondrer"

"Ces derniers jours [qui ont vu la trêve malmenée] et les témoignages terrifiants des otages libérés [sur leur détention] exigent des actes immédiats", a écrit le Forum des familles d’otages et de disparus dans un communiqué, relayé par Le Monde. "Nous ne pouvons pas laisser l’accord [de trêve] s’effondrer, nous devons continuer d’utiliser cette dynamique pour que [chaque otage bénéficie d’une libération] rapide", a plaidé l'association. Cette semaine, le cessez-le-feu signé entre le Hamas et Israël a été mis à mal par les deux parties.

12:21 - Les otages sont transférés à l'hôpital, tout comme quatre prisonniers palestiniens

Les otages israéliens libérés ce matin par le Hamas sont "en chemin vers l'hôpital dans des hélicoptères de l'armée de l'air israélienne", a indiqué l'armée.

Le Croissant-Rouge a annoncé plus tôt que quatre ex-prisonniers palestiniens, libérés par Israël en milieu de mâtinée, ont également été transférés vers un hôpital après leur arrivée à Ramallah, en Cisjordanie. Israël a libéré 369 détenus en échange des trois otages.

10:36 - Des prisonniers palestiniens quittent la prison israélienne de Néguev

Selon un journaliste de l'AFP, cité par Franceinfo, des bus de prisonniers palestiniens ont quitté la prison de Néguev, dans le sud de l'Etat hébreu, dans le cadre de l'échange de prisonniers prévu par l'accord de trêve.

10:09 - Les ex-otages sont arrivés en Israël

Les trois otages israéliens libérés par le Hamas plus tôt ce matin ont été remis à l'armée israélienne par la Croix-Rouge, et viennent d'arriver sur le sol de l'Etat hébreu. Ils "sont actuellement en route vers un premier point d'accueil dans le sud [du pays], où ils retrouveront des membres de leur famille", indique l'armée sur Telegram. Ils seront ensuite soumis à un examen médical.

09:39 - Les trois otages israéliens ont été confiés à la Croix-Rouge

Le Hamas vient de libérer trois Israéliens. Après avoir été exhibés sur une estrade devant une foule, à Khan Younès, dans la bande de Gaza, les otages ont pu monter dans les véhicules de la Croix-Rouge pour leur retour en Israël. Il s'agit de Sacha Trupanov, Sagui Dekel-Chen et Yair Horn, des binationaux détenus dans la bande de Gaza pendant seize mois. 

En échange, Israël doit libérer 369 prisonniers palestiniens.