L'état de santé de l'écrivain Boualem Sansal interroge

L'état de santé de l'écrivain Boualem Sansal interroge L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal est sorti de l'hôpital récemment pour retourner en prison a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Incarcéré en Algérie depuis mi-novembre 2024, l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal est sorti de l'hôpital récemment mais reste en prison, comme indiqué par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot au micro de Sud-Radio ce mardi 28 janvier.

"Boualem Sansal a quitté l'hôpital il y a quelques jours et est rentré en détention dans la prison où il est détenu, dans les environs d'Alger", a ajouté le chef de la diplomatie française, en précisant que Paris tenait l'information de l'épouse de l'écrivain et que la demande française de visite consulaire n'avait pas été accordée par les autorités algériennes.

À 75 ans, comment Boualem Sansal se porte-t-il ?

Boualem Sansal, 75 ans, est détenu en Algérie pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Une détention durant laquelle son état de santé a potentiellement pu se dégrader, notamment en raison de son âge. La communication relativement restreinte de la part d'Alger concernant son état de santé peut également amener à se poser plusieurs questions concernant ce dernier. 

Dans le viseur d'Alger, des propos tenus par Boualem Sansal auprès du média d'extrême droite Frontières. Dans un entretien paru le 2 octobre dernier, l'écrivain défendait la position marocaine sur le très sensible sujet de la frontière entre l'Algérie et le Maroc. Boualem Sansal estimait notamment que lorsque "la France a colonisé l'Algérie, toute la partie ouest de l'Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcen, Oran et même jusqu'à Mascara […]. Quand la France colonise l'Algérie, elle s'installe comme protectorat au Maroc et décide, comme ça, arbitrairement, de rattacher tout l'est du Maroc à l'Algérie, en traçant une frontière".

Toujours selon lui, "le régime algérien, qui est un régime militaire, [aurait] inventé le Polisario [le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, ndlr.] pour déstabiliser le Maroc". Des propos qui s'inscrivent dans un contexte déjà tendu, Paris ayant reconnu le 30 juillet dernier la "souveraineté marocaine sur le Sahara occidental".

L'Algérie se "déshonore à empêcher un homme gravement malade de se soigner"

Depuis que le chef de l'Etat français a reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire, la neutralité de Paris n'est plus et les relations avec Alger sont délicates. L'arrestation de plusieurs influenceurs algériens qui tenaient des propos haineux envers la France, ces dernières semaines, n'a fait qu'alimenter encore un peu plus les tensions déjà existantes.

Début janvier, Emmanuel Macron avait appelé à la libération de Boualem Sansal, jugeant que l'Algérie se "déshonore à empêcher un homme gravement malade de se soigner". Alger avait qualifié ses propos d'"immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne". Boualem Sansal risque toujours la réclusion à perpétuité, voire la peine de mort.