UMP : la liste des attaques dans le duel Copé-Fillon
Alors que les élections pour la désignation du futur président de l'UMP n'ont toujours pas fait émerger de vainqueur, le camp de François Fillon comme celui de Jean-François Copé se montrent de plus en plus crispés. Depuis hier soir, les tensions montent et se manifestent sur fond d'accusations réciproques de fraudes électorales. Pour Alain Juppé, la situation est grave : "Je lance un cri d'alarme ! C'est l'existence de l'UMP qui est en cause. Mais je fais confiance aux militants" a posté l'ancien Premier ministre sur son compte twitter, ajoutant "Il faut sortir de cette confrontation lamentable".
Alain Juppé doit se sentir bien seul à l'heure où les copéistes et les fillonistes ne semblent pas vouloir abandonner une victoire qui leur paraît acquise. Une situation qui explique que lundi matin, l'UMP, qui aurait du se rassembler derrière un nouveau leader, se livre au jeu des petites phrases assassines. Un jeu qui pourrait bien laisser des séquelles à l'avenir et compromettre la légitimité du futur président du principal parti d'opposition.
Les pro-Fillon
Du côté des partisans de François Fillon, c'est l'organisation des élections qui est d'abord visée. Laurent Wauquiez a ainsi affirmé que "c'est tentant d'essayer de passer en force, mais hier il n'y avait rien qui permettait de se proclamer président. [...] Dans une élection interne, le risque, c'est que la maîtrise du parti créé un avantage. Cela nous a beaucoup handicapé, je pense malgré tout que François Fillon peut en sortir par le haut."
Toujours sur le cafouillage émanant des résultats, Valérie Pécresse a estimé que la situation était "ridicule" : "Je ne comprends absolument pas pourquoi M. Copé s'est précipité pour annoncer une victoire qui n'était corroborée par aucun chiffre officiel donné par la commission en charge", ajoutant en visant directement Jean-François Copé. "Ça, c'est la personne en charge des élections à l'UMP qui en porte la responsabilité."
Jean Leonetti, s'est quant à lui dit "triste pour les militants et inquiet pour (s)on parti", estimant que si le climat de "suspicion" perdurait, il faudrait probablement organiser de nouvelles élections.
Christian Estrosi, mesuré, se montre néanmoins très sûr de la victoire de son camp : "Je considère même qu'elle est acquise, mais que ce n'est pas à nous de la proclamer" a-t-il affirmé, comme pour souligner que Jean-François Copé n'avait pas beaucoup attendu pour s'auto-déclarer vainqueur.
Pour Gérard Longuet, c'est la campagne de Jean-François Copé qui est mise en cause, plus que le chaos électoral de dimanche : "Jean-François Copé a surfé sur les exaspérations que suscite, sur nos électeurs, le gouvernement et a mobilisé les inquiétudes les plus extrêmes des territoires les plus exposés".
Les pro-Copé
Le ton n'est pas moins acerbe dans le camp de Jean-François Copé. Rachida Dati a été l'une des premières à affirmer la victoire du maire de Meaux : "La victoire de Jean-François Copé va être actée. Ce n'est pas la peine d'entacher ce scrutin pour commencer à déstabiliser. [...] C'est être mauvais joueur" a-t-elle lâché sur i-Télé. "C'est une victoire pour l'UMP, un grand moment de démocratie, un grand moment de mobilisation".
Même son de cloche chez Michèle Tabarot qui considère la victoire de Copé comme assurée, "malgré ce qui a pu se passer dans la fédération des Alpes-Maritimes" faisant référence aux suspiçions de fraudes dans le département.
Pour Nadine Morano, "le couac vient des instituts de sondages et des observateurs qui disaient que Fillon avait gagné". Et malgré les suspicions de fraudes, "Jean-François Copé est arrivé en tête, et l'ancien premier Ministre, quoi qu'il en soit, a perdu", ajoutant "j'ai trouvé l'attitude de François Fillon assez regrettable".
Pour Jean-Pierre Raffarin, qui appelle au calme et à la "dédramatisation", "chaque fois que des élections sont serrées, ça se passe un peu comme ça, il y a ce type de conflit, il faut l'accepter".
EN VIDEO : Lundi matin, l'UMP n'avait toujours désigné son futur président, malgré le vote des militants de dimanche.