Mitterrand et l'affaire de l'Observatoire

François Mitterrand © ONU, Yutaka Nagata

Octobre 1959. François Mitterrand est sénateur de la Nièvre. Après un verre dans la brasserie Lipp dans la nuit du 15 au 16, il est attaqué dans la rue Guynemer à Paris. Le leader de l'opposition aura juste eu le temps de sortir de sa voiture et de se réfugier derrière un buisson avant que celle-ci soit criblée de balles. En plein débat sur l'Algérie, Robert Pesquet, ancien député proche de l'extrême droite, annonce qu'il est l'auteur de l'attentat. Un attentat qui serait selon lui commandité par... François Mitterrand lui-même avec le but de gagner les faveurs de l'opinion !
Très vite, Mitterrand est inculpé dans l'enquête. Il aurait rencontré plusieurs fois Pesquet avant l'attaque ce qui corrobore la thèse du faux attentat. Georges Pompidou, en 1966, mettra fin aux poursuites grâce à une loi d'amnistie, mais l'affaire restera dans les esprits jusqu'à la mort de Mitterrand. Robert Pesquet donnera alors la vraie version de l'histoire. De sa seule initiative, l'attentat visait à alerter l'opinion sur l'Algérie française. Il avait de lui même prévenu en amont François Mitterrand, qui n'avait pas, au départ, pris ces menaces au sérieux. La thèse même du faux attentat faisait elle aussi partie du plan.

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