J-17 : le FN moins fort qu'il n'y parait ?

J-17 : le FN moins fort qu'il n'y parait ? Le FN est-il réellement en mesure de remporter un département lors des élections des 22 et 29 mars 2015. Un sondage livre des résultats pleins de nuance.

Le sondage CSA pour BFMTV, rendu public mercredi, ne semble pourtant en rien ambigu. Comme les précédentes enquêtes pourtant sur les élections départementales, ce sondage, mené auprès d'un échantillon représentatif de 965 personnes de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales, donne un Front national à près de 30 % à l'échelle du pays (29 % très exactement), une UMP, alliée avec l'UDI dans presque tous les cantons, à 25 % et un PS à 21 %. Le sondage de CSA livre même une information qui consolide encore le résultat du FN : 77 % des sondés s'étant prononcés en faveur du parti de Marine Le Pen se disent certains de leur choix, quand les électorats de droite de gauche seraient plus hésitants. Et pourtant les résultats des départementales pourraient être des résultats en trompe l'oeil.

Ce sondage donne, pour la première fois aussi clairement, un élément qui pourrait faire douter le parti frontiste dans ses ambitions locales. Si le score affiché par le parti à l'échelle nationale sera sans nul doute très élevé et donc très flatteur, il reste peu de chances qu'il puisse dégager une majorité au sein d'un conseil départemental comme il en affiche l'ambition dans le Vaucluse, le Var ou l'Aisne par exemple. Un parti seul, quel qu'il soit, doit en effet composer avec d'autres formations politiques pour construire une majorité après l'élection. Lors de ce qu'on appelle le "troisième tour", le PS s'allie ainsi traditionnellement avec le PRG ou les élus "divers gauche" ou même écologistes au sein des assemblées départementales. L'UMP fait de même avec des candidats centristes ou divers droite. Et si l'on résonne par "bloc" plutôt que par "parti", le FN, en défaut d'alliés potentiels, semble déjà beaucoup plus faible. Procédant par agrégation, CSA nous indique ainsi que les binômes "de la droite et du centre" dans son ensemble sont crédités de 35 % des suffrages et que ceux de la gauche rassembleraient au total 32 % des votants. De quoi reléguer un rassemblement "Bleu Marine" en troisième place après le 29 mars, alors qu'il aura brillé lors de l'élection.