Les points chauds à surveiller
A cette heure, nous n'avons pas encore le droit de vous livrer de chiffres, pas la moindre estimation. Mais géographiquement, on peut d'ores et déjà dire où se jouera l'élection, numérairement avec des départements qui pourraient basculer ce soir, mais aussi symboliquement, avec un certain nombre de fiefs clés pour telle ou telle formation politique. Les cantonales 2015 se joueront par exemple en Corrèze, le fief de François Hollande (il fut lui-même président du conseil départemental jusqu'à son élection en 2012). Dans ce département que l'actuel chef de l'Etat avait conquis de justesse en 2008, le PS n’a pu gagner aucun canton au premier tour contre 4 déjà dans l'escarcelle de la droite. Pire : la droite est arrivée en tête dans la très grande majorité des 19 cantons corréziens dimanche dernier, à l'issue des résultats des départementales 2015, ce qui laisse penser que le département à de fortes chances de basculer.
Dans l'Essonne fief de Manuel Valls, mais aussi du frondeur Jérôme Guedj, la droite est arrivée première dans 9 cantons sur 21 dimanche dernier et semble en bonne posture dans plusieurs autres. La gauche, qui a réussi une union toute relative dans le département, y croit encore, mais ce sera "chaud". Dans le Nord énorme département (et énorme fédération socialiste) par la taille, la droite semble aussi sure de l'emporter. La gauche a déjà été éliminée de 24 des 41 cantons et le match se jouera sur place en majorité avec le FN, qualifié dans 37 cantons. Le report de voix devrait donc globalement être favorable à la droite. Dans le Val-de-Marne, c'est l'avenir du parti communiste qui se joue. Seul département tenu par le PCF, le Val-de-Marne a vu le Front de gauche se qualifier dans 11 cantons dimanche dernier, mais le match, même avec des alliés PS en ballottage favorable dans deux autres cantons, s'annonce serré face à une UMP présente au second tour. En Seine-Saint-Denis, le PS continue à espérer mais est aussi bousculé, la déroute étant arrivée en tête dans 7 des 21 cantons.
Dans les Pyrénées-Orientales, l’Union de la droite qualifié dans 16 des 17 cantons et il y a aujourd'hui 7 triangulaires au total qui pourraient être défavorables au PS et favorables à l'inverse au FN, présent lui aussi dans de nombreux cantons. En Isère, les départementales ont livré des scores surprenants, avec une forte poussée du FN dans des terres où il n'était pas attendu aussi haut au premier tour. Résultat : la gauche est sortie de 11 cantons des 29 cantons du département alors que la droite est en tête dans 9 cantons, tout comme le FN qui s'est qualifié dans 17 d'entre eux. Pour les départementales dans le Finistère, la gauche est aussi en mauvaise posture avec une alliance UMP-UDI arrivée en tête dimanche dernier avec 33,99 % des suffrages (33,53 % pour le PS).
Restent entre 4 et 6 départements où le FN a une chose à jouer. Dans le Var, il est arrivé en tête dans 11 des 17 cantons et à même déjà un élu dans le canton du Pontet. L'UMP devrait mathématiquement tirer son épingle du jeu, mais divisée là où le FN a réussi à enterrer la hache de guerre avec la ligue du Sud, elle pourrait avoir une mauvaise surprise ce soir. Dans l'Aisne, les départementales 2015 ont aussi tourné en faveur du FN au premier tour. Le parti frontiste est arrivé en tête avec 39 % des suffrages dimanche et arrive premier dans 16 cantons sur 21. Reste un report des voix lors de duels qui pourrait lui être très défavorable. C'est d'ailleurs sans doute loin de l'Aisne, dans le Vaucluse, que le parti lepéniste a le plus de chances de l'emporter ce soir. Car dans le département, l'UMP s'écroule et le PS résiste. Leader dans 8 des 10 cantons du département à l'issue du premier tour, le FN pourrait l'emporter grâce à un report des voix de l'UMP au second tour lors des duels avec le Parti socialiste.
Les élections cantonales seront aussi très observées dans les Bouches-du- Rhône, où la gauche (et Jean-Noël Guérini) semblent arrivés à la fin d'une ère, ou encore dans le Pas-de-Calais et le Gard où le front national pourrait créer la surprise.
EN VIDEO - Départemantales : Hénin-Beaumont, Vaucluse, Tulle... Les cinq départements clés de cette...