Référendum PS : participation et résultat dévoilés
[Mis à jour le 18 octobre 2015 à 22h57] Dans une conférence de presse ce soir, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé les chiffres de participation et les résultats du référendum sur l'unité de la gauche, organisé ce week-end par le Parti socialiste. Solférino dénombre 251 327 participants. 89 % d'entre eux ont voté "oui", selon les estimations données par le premier secrétaire du PS. Jean-Christophe Cambadélis se félicite d'un "top", loin du "flop" annoncé. Il indique également lancer une nouvelle initiative en direction d'EELV et du PC : un "pacte de fraternité" qui leur sera proposé pour défendre leur bilan commun à la tête de nombreuses régions et sonner la mobilisation contre la droite et l'extrême droite.
Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, ne digère pas le fait que les écologistes aient choisi de faire liste à part pour le premier tour des élections régionales, voire de s'allier au Front de gauche. Alors il a décidé de s'en remettre aux militants par un référendum, ouvert de ce vendredi à 8h jusqu'à dimanche, 20h. "Face à la droite et à l'extrême-droite, souhaitez-vous l'unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ?" était la question à laquelle ont répondu les sympathisants. Pour cela, ils pouvaient se rendre sur le site internet dédié ou dans l'un des 2 000 points de vote.
Avant même de connaître les résultats, le premier enjeu de ce référendum était la participation attestant ou non de la légitimité de la réponse apportée. Jean-Christophe Cambadélis espèrait atteindre le chiffre de 200 000 votants mais un sondage publié le 26 septembre prévoyait que seulement 18% des sympathisants étaient prêts à voter. Le taux de participation et les résultats sont donc désormais connus. Les chiffres définitifs devront toutefois être validés "dans les jours qui suivent" par la Haute autorité du PS.
Ce référendum a déjà été critiqué par EELV et le Front de Gauche comme par certains élus de la majorité. Ainsi, le député Laurent Grandguillaume se montrait circonspect il y a quelques jours. "Il y a plein de gens qui se demandent à quoi ça sert, je ne vois pas le but", a-t-il déclaré. A la gauche du PS, Jean-Luc Mélenchon a été, lui, beaucoup plus incisif sur France Inter, peu après l'annonce de Jean-Christophe Cambadélis. "Il y en a marre, le pistolet sur la tempe Front national pour nous faire faire n'importe quoi, il y en a marre !", s'est-il insurgé. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV, avait dit clairement qu'elle n'irait pas voter ce week-end. Dans une lettre ouverte à Jean-Christophe Cambadélis, elle a dénoncé un "chantage au rassemblement".
Des fraudes ?
A peine le vote démarré vendredi, l'initiative de Jean-Christophe Cambadélis était également critiquée pour la facilité avec laquelle il était possible de frauder sur la plateforme de vote en ligne. Ainsi, plusieurs médias dont Rue89, Metronews ou Francetv info ont tenté l'expérience. Et les journalistes furent formels, il était possible de voter plusieurs fois sans encombre en créant de fausses adresses mail ou en utilisant simplement des alias. Metronews s'est même amusé à faire voter Paul Bismuth, Anne Lalanne ou Gorge Profonde. En effet, pour voter, il suffisait de renseigner un nom, un prénom, une adresse mail et un code postal. "Pas de filtrage par adresse IP, pas de détection des adresses mail jetables... Cette plateforme traduit un mépris total pour la sécurité, et l'incompétence crasse des personnes qui en sont responsables", s'est énervé Eric Filiol, expert en cryptologie, auprès de Francetv info. Au PS, on assure que les adresses IP ont été vérifiées à l'issue du scrutin. Une sécurité qui n'en est pas une pour un bidouilleur débutant. "On compte sur la bonne foi des gens qui s'engagent sur l'honneur à ne voter qu'une seule fois...", affirme Corinne Narassiguin, porte-parole du PS.