Le jackpot d'un million d'euros dont rêve Marine Le Pen

Le jackpot d'un million d'euros dont rêve Marine Le Pen Pour Marine Le Pen, l'enjeu des élections régionales est aussi financier. Pour s'assurer un joli pactole, le Front national exige déjà des futurs élus une contribution fixée à l'avance, révèle Le Canard Enchaîné.

Au soir du second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre, le Front national va calculer et compter avec minutie le nombre de sièges que les suffrages leur permettront d'occuper dans les conseils régionaux. Et pas uniquement pour mesurer le rapport de force politique pour les six prochaines années au sein des nouvelles grandes région. Car l'enjeu pour Marine Le Pen est aussi d'ordre financier. La présidente du FN entend bien récupérer pour son parti des centaines de milliers d'euros grâce à la contribution de tous les futurs élus. Et pour cela, rien n'est laissé au hasard. Comme le révèle Le Canard Enchaîné cette semaine, la direction du Front national a préparé un document à signer obligatoirement par tous les candidats aux élections régionales, sous peine de perdre leur investiture.

Dans ledit document, qu'a pu consulter le célèbre palmipède, il est clairement indiqué que l'élu devra reverser 15 % de ses indemnités. La rémunération des conseillers régionaux, allant de 1520 euros à 2957 euros par mois (voir le barème en ligne), le Front national espère récupérer 1 million d'euros d'ici à la prochaine élection présidentielle. Et pour éviter les réticences à venir, la direction financière du parti a fait les choses de manière bien cadrée : chaque candidat accepte de donner au trésorier national "une autorisation de prélèvement automatique mensuel sur (s)on compte bancaire". Le document précise en outre que l'engagement est pris "de manière irrévocable" et que celui-ci impose à chaque futur conseiller régional de "faire bénéficier le mouvement et la fédération départementale de tous les services mis à la disposition de l'élu".

La direction du FN ne s'arrête pas là. Les élus, durant leur mandat suivent des formations, rémunérées par le conseil régional. Mais pas question pour un élu FN de les choisir comme bon leur semble. Le document précise que le conseiller régional frontiste doit s'engager par avance à "suivre les stages de formation des organismes recommandés par le mouvement, à l'exclusion des autres". Et cela tombe bien, comme le précise Le Canard, le FN dispose de son propre organisme de formation, l'Iforel, qui profitera donc de l'argent consacré aux stages.

Crédit image : SARAH ALCALAY/SIPA