2e tour des régionales : qui peut se maintenir ? Comment fonctionnent les fusions ?

2e tour des régionales : qui peut se maintenir ? Comment fonctionnent les fusions ? REGIONALES 2021. Pour se qualifier au second tour des élections régionales, ou pour faire un accord entre candidats, la loi électorale fixe certaines règles très strictes.

Ce dimanche 20 juin, c'est le premier tour des élections régionales 2021. Les citoyens, par ce vote, désignent les conseillers régionaux qui auront la charge, pour les 6 prochaines années, de mettre en oeuvre la politique de la Région. Le scrutin répond à certaines particularités, avec un fonctionnement spécifique et des règles bien précises sur la manière dont les candidats sont qualifiés au second tour. La répartition des sièges, à l'issue des élections, est aussi bien singulière. Voici donc ce qu'il faut retenir pour bien comprendre ce qu'il se joue lors de ces élections régionales 2021.

Il faut savoir, en premier lieu, que les listes de candidats aux régionales sont présentées "par section", autrement dit par département, hors quelques exceptions (type Rhône/Lyon, Corse et DOM-TOM). Cela veut dire par exemple que dans une région déterminée, la liste de "M. Candidat" sera divisée en plusieurs sous-listes : une liste pour chacun des départements de la région. Vedette de cette élection, "M. Candidat" sera évidemment lui-même à la tête d'une de ces listes "départementales". C'est en revanche le résultat régional qui sera déterminant (et pas départemental) dans l'issue de l'élection.

Ce qu'il se passe au 1er tour des régionales

Au premier tour, si une liste obtient 50 % des suffrages au niveau régional, elle est déclarée vainqueure et il n'y a pas de second tour. Si aucune des listes n'obtient cette majorité absolue au premier tour (ce qui est généralement le cas), alors un second tour est organisé. Pour qu'une liste soit qualifiée au second tour il faut qu'elle ait fait 10 % minimum. Pour pouvoir fusionner des listes entre les deux tours, il faut qu'elles aient fait 5 % minimum (et évidemment qu'elles parviennent à se mettre d'accord).

La répartition des sièges par liste, au premier comme au second tour, se fait selon la proportionnelle, assortie d'une "prime majoritaire". La liste ayant obtenu 50 % des suffrages au premier tour et qui a donc gagné l'élection directement, remporte automatiquement 25 % des sièges de la région (c'est la fameuse "prime"). Ensuite, toutes les listes ayant obtenu plus de 5 %, y compris la gagnante, se partagent le reste des sièges à la proportionnelle (le tout étant arrondi à l'entier supérieur).

Ce qu'il se passe au 2e tour des régionales

Au second tour, ce seuil de 50 % tombe à un tiers des suffrages pour bénéficier de la prime majoritaire. En cas de triangulaire en effet, rares sont les listes à atteindre les 50 %... Dans notre exemple, la liste de "M. Tartempion", si elle obtient 40 % des suffrages au second tour des régionales, sera ainsi créditée de 25 % des sièges à attribuer, auxquels on ajoutera 40 % des sièges restants. Ainsi, si notre conseil régional virtuel est composé de 100 sièges, la liste de "M. Tartempion" en obtiendra 55 au total (25 sièges de prime majoritaire + 30 sièges restants, soit 40 % de 75 sièges).

La répartition des sièges par département vient ensuite parachever l'oeuvre des régionales. Cette ultime étape, sans doute la plus ardue, consiste à répartir, dans chaque liste, les sièges gagnés en fonction de ses propres scores départementaux. C'est sur cette dernière marche que les "sections" jouent réellement un rôle : pour remplir ses 55 sièges gagnés après une campagne longue et difficile, "M. Candidat" ira piocher dans ses listes départementales les noms de ses colistiers, selon leur ordre d'apparition dans la liste, et en proportion de ce que le département lui a apporté.