Petites et grosses surprises des régionales 2015
Si la déferlante bleue marine dévoilée lors des résultats des élections régionales au premier tour n'a guère surpris les observateurs, certains chiffres ont tout de même créé l'étonnement dimanche dernier et seront des composantes du verdict définitif ce soir. Ainsi, le taux d'abstention (moins d'un Français sur deux inscrit sur les listes électorales s'est rendu aux urnes pour le premier tour des élections régionales) a masqué une autre réalité : le nombre de Français en âge de voter mais qui ne sont inscrits sur aucune liste électorale (autrement dit les "sont non inscrits") avoisine 6 millions de personnes, soit 12% de la population majeure en France. Un chiffre comparable à l'électorat total du FN lors du 1er tour. 51,5 millions d'individus constituent le corps électoral potentiel mais seuls 45,3 millions de personnes sont donc réellement inscrites.
Deuxième chiffre choc : au premier tour des régionales 2015, si l'on additionne abstentionnistes, bulletins blancs et nuls et non inscrits, on se rend compte que 58% des Français en âge de voter ne se sont prononcés pour aucun parti, révèle le site indépendant Cercle des Volontaires. Une donnée qui en dit long sur la preception de l'offre politique en France et sur le rejet de ses représentants. un rejet, qui, s'il prend des formes différentes, doit être analysé et doit surtout interpeller la classe politique. Plus politiquement, d'autres chiffres ont pu aussi surprendre à l'issue des résultats du 1er tour dimanche dernier.
Surprise en Alsace
Florian Philippot, candidat FN en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, a par exemple dépassé les prévisions en se plaçant largement en tête avec 36,1% des voix, loin devant la liste divers droite de Philippe Richert (LR-UDI-Modem), qui a rassemblé 25,8% des suffrages, et la liste PS de Jean-Pierre Masseret (16,1%). La liste écologiste menée par Sandrine Bélier a quant à elle obtenu 6,7% des voix et celle du régionaliste Jean-Georges Trouillet 4,7%. C'est en tout cas un score record pour le Front national, qui avait engrangé 29,60% des suffrages lors des européennes de 2014 et 14,66% aux régionales de 2010 dans la région. Malgré le résultat de Florian Philippot, le candidat PS s'est opposé à la ligne dictée par le parti et a refusé de se retirer pour le second tour des régionales.
Carole Delga surpasse Les Républicains
Autre suprise : alors qu'on l'attendait en troisième position, Carole Delga, candidate PS en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, a recueilli 24,41% des voix et a placé sa liste en seconde position, devant le candidat Les Républicains Dominique Reynié mais derrière Louis Aliot (31,83% pour la liste FN). Le PS reste cependant en recul par rapport aux précédentes élections régionales, en 2010 : le parti avait alors recueilli 40,93% des voix en Midi-Pyrénées et 34,28% des voix en Languedoc-Roussillon. La liste PS a fusionné avec EELV et le Front de gauche pour le second tour mais le candidat Les Républicains s'est quant à lui opposé à mettre en place un front républicain contre le FN.
EN VIDEO - Tout ce que vous devez savoir sur les élections régionales 2015
Crédit image - Alain ROBERT/Apercu/SIPA