Marine Le Pen au Salon de l'Agriculture : une visite de 10 heures pour draguer les paysans

La présidente du Front national, Marine Le Pen, est attendue mardi 1er mars, au Salon de l'Agriculture. Sa mission ? Séduire le monde agricole.

[Mis à jour le 01 mars 2016 à 10h00] Marine Le Pen a débuté ce mardi 1er mars, avec un peu d'avance, sa visite au Salon de l'Agriculture qui se tient porte de Versailles, à Paris. La présidente du Front national a prévu de rencontrer agriculteurs et animaux de la ferme durant 10 heures, de 9h à 19h. Marine Le Pen a commencé la matinée par une discussion avec les producteurs laitiers avant de se rendre dans les allées du Salon pour rencontrer Cerise, la mascotte de cette édition 2016. La présidente du Front national aborde sa rencontre avec le monde agricole sereinement. Son message : montrer qu'elle a du temps à accorder aux agriculteurs, mais également prouver qu'elle est la seule bienvenue au salon. Après un François Hollande hué lors de sa visite samedi et une rencontre tendue lundi pour son Premier ministre Manuel Valls, l'affaire semble réalisable.

VIDEO. Valls au Salon de l'Agriculture : échanges "rugueux"

Le Front national voit dans le Salon de l'Agriculture une opportunité de séduire et de s'attirer les faveurs du vote paysan, verrouiller depuis des décennies au RPR puis à l'UMP. Le monde agricole représenterait près d'un million de voix si l'on compte les professionnels en activité, les retraités et leur famille. Mais les temps changent et Marine Le Pen et son parti pourraient bel et bien rencontrer un succès grandissant. Selon un sondage BVA commandé par la revue agricole Terre-Net, les professionnels du monde agricole serraient deux fois plus nombreux qu'en 2012 à se dire prêts à voter pour la présidente du Front national à l'élection présidentielle de 2017, 36 % exactement. Si l'un des cadres du FN reconnaît qu'"en 2012, [leur] programme agricole était un peu léger", il reste encore du travail pour convaincre cette partie de l'électorat. Des chiffres, des propositions concrètes, deux députés européens du parti frontiste sont actuellement en charge de constituer un programme agricole solide pour la présidentielle. Jusqu'ici, le parti stagnait sur la position du "c'est la faute de l'Europe". Affaire à suivre...