Christophe Castaner (EM!) : "Est-il nécessaire de tuer le PS ? N'est-il pas déjà mort ?"
Entre le PS et le parti En Marche!, rien ne va plus. Si le parti qui a porté Benoît Hamon dans cette élection présidentielle appelle sans détours à voter pour Emmanuel Macron, son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, accuse désormais le favori de l'élection de "vouloir la mort du PS". En cause : le refus d'En Marche! d'entamer des négociations pour les législatives à venir. Sur le plateau de .pol, l'émission de Linternaute.com, avec le JDD, le Huffington Post et le Lab Europe1, le porte-parole d'Emmanuel Macron a répondu assez sèchement : "Est-il nécessaire de tuer le PS ? N'est-il pas déjà mort ?".
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Pour le député des Alpes de Hautes Provence, qui s'est mis en retrait du PS, c'est très simple : son ancien parti a vocation à disparaître avec la recomposition de la gauche, entre un pôle "radicalisé", "hamoniste et mélenchoniste" occupant un nouvel espace, et de l'autre côté les sociaux-démocrates. "EM!, c'est le pôle progressiste qu'il faut à la France entre la droite radicalisée et la France Insoumise. Il faut au milieu une force progressiste pour réformer ce pays", dit-il. Mais si demain, le PS porte à sa tête "l'aile droite" et Manuel Valls ? "Je pense qu'il n'a pas d'espace politique, il sera coincé entre ce pôle central incarné par Emmanuel Macron et, de l'autre côté, Jean-Luc Mélenchon", martèle-t-il.
"Si Manuel Valls demande son investiture au titre d'En Marche !, elle sera étudiée attentivement"
Dans ce cas, l'ancien Premier ministre a-t-il sa place dans la majorité d'Emmanuel Macron ? "Si Manuel Valls demande son investiture au titre d'En Marche !, elle sera étudiée attentivement. Je crois qu'il ne souhaite pas le faire, donc la commission d'investiture n'aura pas à étudier sa candidature". Faut-il comprendre qu'il aura face à lui, dans sa circonscription, un candidat d'EM! ? "Il y a aura des candidats partout" répond Christophe Castaner.
"Il n'y a pas eu de deal avec le Modem"
Christophe Castaner a profité de .pol pour expliciter comment En Marche! fera campagne avec le Modem. Quel deal, combien de circonscriptions seront laissées au parti de François Bayrou ? "Il n'y a pas de deal avec François Bayrou pour les législatives", dit-il. "La règle, dans l'alliance qu'il a proposée, c'est qu'il puisse y avoir un groupe à l'Assemblée sous l'identité MoDem ou autre. [...] Il y aura des candidats MoDem qui seront présentés dans le cadre d'En Marche. Ils seront "Majorité présidentielle", il y aura des candidatures MoDem, mais il n'y a pas de deals sur un nombre de députés, ou sur le gouvernement ou sur un ministère.
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"François Baroin manque quelquefois un peu de courage"
Interrogé sur la possibilité d'une victoire de la droite aux législatives, Christophe Castaner admet que ce scénario serait celui de "l'échec", mais l'assure : "Si les Français imposent une cohabitation [à Emmanuel Macron], il ne va pas contester la Constitution. Il va pas faire un coup d'Etat". Reste que l'hypothèse est si probable que nous avons contraint le porte-parole d'EM! à dire du bien de François Baroin, qui s'est dit "disponible" pour occuper Matignon le cas échéant. "C'est quelqu'un qui incarne et qui porte l'humanisme. C'est un militant. Il entend le terrain, il se bat à la tête de l'AMF - il a pris un coup de vieux du coup au Sénat - il le fait avec volontarisme, efficacité. Je me retrouve souvent dans ses prises de positions, dans la dénonciation des baisses de cotisations aux collectivités locales par exemple", dit-il, nuançant tout de même : "Il manque quelquefois un peu de courage. Il a toujours rêvé d'être au premier plan et qui n'a jamais osé franchir la marche. Là il s'est pris plusieurs marches dans la tronche".