Wallerand de Saint-Just sur Lafarge et Daesh : Veillard est "écroulé de rire"
"Je connais M. Veillard. Il est directeur de la sécurité chez Lafarge, c'est un poste extrêmement important. Il a été numéro 5 sur ma liste aux municipales, oui". Invité de .pol, l'émission de Linternaute.com, avec le Huff, le Lab Europe 1 et le JDD, Wallerrand de Saint-Just, conseiller régional FN et trésorier du parti, a dû s'expliquer sur les révélations de Médiapart selon lesquelles un ex-candidat du FN serait impliqué dans les négociations du cimentier Lafarge avec l'organisation Etat islamique.
"Mediapart affirme sans aucune preuve qu'il aurait, en Syrie, eu des négociations illégitimes ou dangereuses avec Daesh. Rien de ce que publie Mediapart n'est absolument probant. Je laisse M. Veillard à ses responsabilités professionnelles", évacue-t-il d'abord. Face à l'insistance des journalistes, qui soulignent que cette affaire pourrait embarrasser Marine Le Pen à trois jours de l'élection présidentielle, il ajoute : "Rien de ce qu'a fait M. Veillard ne peut être à mon sens critiquable. Et puis je n'ai pas à faire 'confiance' à M. Veillard, ses activités professionnelles n'ont rien à voir avec son militantisme politique". Et d'ajouter : "Je ne vois pas en quoi cela pourrait entacher et M. Veillard et le Front national".
Reste que les deux hommes se connaissent bien. Suffisamment bien pour échanger sur le sujet par téléphone. "Je l'ai eu hier soir. Il est un peu écroulé de rire. Pour lui, c'est absolument n'importe quoi. Il me dit : 'J'ai fait mon travail et c'est tout'", assure le conseiller régional qui considère par ailleurs que "Mediapart, c'est une alouette de vérité pour un cheval de mensonges".
L'extrait en vidéo
"Il n'y a eu aucune contrepartie aux prêts russes"
Décidément, le trésorier du FN ne porte pas le journal d'Edwy Plenel dans son coeur. Le site d'informations en ligne assure qu'un prêt bancaire aurait été accordé à Marine Le Pen en échange de "contreparties politiques", à savoir une prise de position pro-Moscou lors de l'annexion de la Crimée. "C'est n'importe quoi", s'insurge Wallerand de Saint-Just, qui dénonce tout d'abord les pratiques des journalistes : "Nos mails sont hackés. Mediapart reproduit des fac-similés de mails, qui ont évidemment été hackés. Je ne crois pas que ce soit par des officines russes, mais par des officines françaises".
Pourtant, il reconnait qu'il y eu des échanges constructifs avec des contacts utiles pour l'obtention dudit prêt : "J'ai été photographié dans le hall d'un hôtel, par des services officiels ou non officiels, à mon insu. J'ai un rendez-vous avec un avocat et un homme d'affaires. Je le salue et c'est publié dans Mediapart : 'Les rencontres secrètes de Wallerrand de Saint Just', il n'y a rien de secret !". Quid alors de la part de l'emprunt russe dans les frais de campagne ? "Pas un mot sur les finances de la présidentielle. Je ne vous dirai rien. C'est confidentiel", répond-il.