Immigration : l'Union européenne aussi adopte une réforme très critiquée

Immigration : l'Union européenne aussi adopte une réforme très critiquée Les 27 pays de l'Union européenne et les eurodéputés se sont mis d'accord, mercredi 20 décembre, sur la réforme migratoire européenne, alertant les défenseurs des droits humains.

Quelques jours après l'adoption de la loi immigration en France, l'Union européenne est tombée d'accord, mercredi 20 décembre, sur sa réforme du système migratoire. À l'issue de discussions qui ont duré toute une nuit, les représentants des 27 pays de l'UE et les eurodéputés sont parvenus à s'entendre sur le Pacte migration et asile qui inquiète vivement les défenseurs des droits humains. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est félicitée de cet "accord historique" et la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a affirmé qu'il s'agissait "probablement de l'accord législatif le plus important de ce mandat". Le pacte migratoire avait été présenté à la commission en septembre 2020. Il prévoit une refonte des règles européennes.

"Un échec historique"

La réforme migratoire prévoit des contrôles renforcés des arrivées de migrants en Union européenne, la facilitation du renvoie des personnes qui n'ont pas le droit à l'asile grâce à la construction de centres, qui permettront aussi d'accueillir celles qui obtiennent le droit. Le pacte met aussi en place un système de solidarité obligatoire entre les différents pays de l'UE. Une mesure particulièrement appréciée par les pays soumis à une pression migratoire comme l'Allemagne, l'Espagne, la Grèce, les Pays-Bas, l'Italie mais aussi la France, qui disent être soulagés de ne "plus se sentir seuls". L'accord auquel l'UE est parvenu devra encore être validé par le Conseil et le Parlement européens, pour un objectif d'adoption finale prévue avant les élections européennes, en juin 2024.

Si les membres de l'UE ont salué cet accord, les défenseurs des droits humains jugent cette réforme dangereuse. Plusieurs ONG de secours en mer ont dénoncé cet ensemble de textes comme un "échec historique". Amnistie Internationale a aussi alerté sur cet accord qui allait "accroître les souffrances" des réfugiés. L'ONG Oxfam estime aussi qu'il révèle un "démantèlement dangereux des principes clés des droits humains et du droit des réfugiés". Certains eurodéputés se sont eux-aussi désolés de ce pacte "qui fait honte aux plus belles valeurs de l'Europe", comme l'a confié Damien Carême des Verts. "On ressort avec un texte qui est pire que la situation actuelle (…). On va financer des murs, des barbelés, des systèmes de protection partout en Europe", déplore l'eurodéputé français.