Le gouvernement ne veut pas d'une nation "Netflix" ou "Amazon"

Le gouvernement ne veut pas d'une nation "Netflix" ou "Amazon" Face à la montée de l'individualisme, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran déclare ne pas vouloir d'une nation qui fonctionne à la "carte". Il assure avoir "beaucoup d'attentes" du rendez-vous avec la nation voulu par Emmanuel Macron.

Un "remède contre l'individualisme", c'est comme cela que le gouvernement voit le rendez-vous avec la nation promis par Emmanuel Macron. Le porte-parole de l'exécutif Olivier Véran a assuré avoir "beaucoup d'attentes" concernant cette nouvelle initiative politique du chef de l'Etat. "Aujourd'hui, on consomme à la carte, c'est Netflix, c'est Amazon. On communique et on s'exprime à la carte avec les réseaux sociaux. Mais il y a quelque chose qui ne doit pas fonctionner à la carte : c'est la nation", a-t-il lancé sur le plateau de RMC-BFMTV ce jeudi 4 janvier.

Ces éléments de langage reprennent ceux d'Emmanuel Macron lorsqu'il expliquait au Monde, le 8 décembre, vouloir "tenir l'unité du pays" à l'occasion de ce rendez-vous avec les Français. "La nation c'est notre histoire passée, notre histoire actuelle, un socle de valeurs communes qui nous lie les uns aux autres", a ajouté Olivier Véran évoquant implicitement l'ambition de refaire civilisation et à l'inverse celle de lutter contre la "décivilisation" diagnostiquée par le chef de l'Etat lui-même : "La nation n'est pas perdue, ni ringardisée dans un consumérisme mondial, c'est ce qui rend tout le reste possible".

Un effet d'annonce ou de vrais résultats ?

Enième initiative politique menée par le président de la République, ce rendez-vous avec la nation laisse certains commentateurs dubitatifs. Les précédents événements de la sorte comme le grand débat national ou la convention citoyenne pour le climat n'ont pas tant marqué les esprits par leur résultat. Chacun a pourtant eu des effets concrets selon le porte-parole du gouvernement persuadé que le rendez-vous avec la nation portera également ses fruits. Lors du grand débat "deux millions de Français se sont exprimés" et des décisions politiques ont été prises en conséquence notamment l'adoption d'un "projet de loi en urgence", mais aussi "la prime d'activité, le versement des pensions alimentaires pour les mères isolées, le versement automatique" a cité pêle-mêle Olivier Véran.

Poursuivant son plaidoyer, le ministre a rappelé qu'après les diverses conventions citoyennes ou encore les Rencontres de Saint-Denis avec les chefs de l'opposition, ce sont plusieurs mesures qui ont été prises ou sont en cours : "la fin des véhicules thermiques et les mesures contre les passoires thermiques", mais aussi "un énorme chantier sur la décentralisation et sur la déconcentration", un référendum à venir sur le statut de la Corse, un autre sur le statut de la Nouvelle Calédonie ou encore un référendum sur l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Suffisant pour convaincre de la portée du futur rendez-vous avec la nation ?