Nouvelle polémique pour la ministre de la Santé après sa visite d'une fondation anti-IVG

Nouvelle polémique pour la ministre de la Santé après sa visite d'une fondation anti-IVG Agnès Firmin Le Bodo a déclenché le courroux de plusieurs élus de gauche en se rendant dans un institut de la fondation Jérôme Lejeune. La ministre a accusé un "déferlement de haine".

Quinze jours après sa prise de fonction à la tête du ministère de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo a déjà beaucoup fait parler d'elle. Le lendemain de sa nomination en remplacement du démissionnaire Aurélien Rousseau, Médiapart dévoilait que la ministre par intérim était l'objet d'une enquête judiciaire pour "conflits d'intérêts" portant sur son ancienne activité de pharmacienne. C'est à présent un déplacement d'Agnès Firmin Le Bodo qui irrite l'opposition de gauche

Jeudi 4 janvier, la ministre s'est rendue dans un institut de la fondation Jérôme Lejeune, pour une visite sur le thème de la recherche contre la trisomie 21. Sur son compte X, Agnès Firmin Le Bodo a salué un "lieu de passion et d'énergie, où l'innovation et le développement des connaissances autour des déficiences intellectuelles sont pratiqués à un niveau d'excellence remarquable."

Aussitôt, des élus de gauche se sont chargés de lui rappeler les positions très conservatrices de la fondation Jérôme Lejeune et de son fondateur, opposant notoire à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

"Une dérive du pouvoir pour flatter les entreprises réactionnaires"

"Il a un drôle de goût le progressisme macronien", a ironisé sur X le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, surpris de voir une ministre de la Santé "qui fait l'éloge de la Fondation Lejeune, haut lieu du conservatisme, opposée à l'IVG et à un grand nombre de recherches médicales". 

"Il y a, avec cette visite ministérielle, une dérive du pouvoir pour flatter les entreprises réactionnaires", a renchérit le maire socialiste de Montpellier Michaël Delafosse. "Que fait donc la ministre auprès de catholiques intégristes opposés au droit de disposer de son corps ?" S'est à son tour insurgé le député insoumis Hadrien Clouet.

Des réactions qui ont forcé Agnès Firmin Le Bodo à se justifier : "Pour info et face à ce déferlement de haine juste gratuit, cette visite s'inscrivait dans le cadre de la labélisation" de l'institut "en Centre de compétences déficiences intellectuelles rares", a-t-elle twitté, assurant que ses "positions" sur la PMA, l'inscription de l'IVG dans la Constitution et la fin de vie étaient "connues".