Motion de censure : le gouvernement Attal peut-il être défait dès son officialisation ?

Motion de censure : le gouvernement Attal peut-il être défait dès son officialisation ? Le gouvernement de Gabriel Attal doit encore être nommé, mais il est déjà menacé par une motion de censure que les élus de La France insoumise envisagent de déposer si le Premier ministre refuse de se plier au vote de confiance.

Le gouvernement Attal n'a pas encore vu le jour que déjà une menace plane sur lui : celle d'une motion de censure. Gabriel Attal était officiellement Premier ministre depuis seulement quelques minutes que la présidente du groupe des députés insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a exigé du nouveau chef de gouvernement qu'il se plie à un vote de confiance, sans quoi les élus de La France insoumise "déposeron[t] une motion de censure".

Cette menace de la motion de censure était évoquée dès la veille de la nomination du Premier ministre par Jean-Luc Mélenchon. "Sommes-nous encore une démocratie parlementaire ? Le nouveau Premier ministre va nous le montrer s'il demande un vote de confiance à l'Assemblée nationale. Sinon motion de censure et on saura qui est l'opposition" avait-il écrit dans la soirée sur X, anciennement Twitter.

Qui voterait la motion de censure ?

Si le dépôt de la motion de censure de La France insoumise a été soumis à une condition, celle du refus du Premier ministre de solliciter la confiance des députés pour son gouvernement, la procédure pourrait finalement avoir lieu quel que soit le choix du gouvernement selon Le Parisien. La motion de censure doit permettre de "clarifier qui soutient le gouvernement et sa politique si dure pour les faibles et si généreuse pour les puissants, et de l'autre côté, qui s'oppose à cette politique", a détaillé l'eurodéputée LFI Manon Aubry, sur Sud Radio, ce mardi 9 janvier. Du côté des insoumis, le positionnement est clair : la nomination de Gabriel Attal n'est pas satisfaisante. "Gabriel Attal, c'est celui qui a assumé tout de la Macronie. [...] C'est un espèce de Macron junior, spécialisé dans l'arrogance et le mépris", a critiqué Mathilde Panot ajoutant au nom de son parti : "Nous n'en pouvons plus d'avoir un gouvernement qui fait des majorités à la carte jusqu'à prendre les voix de l'extrême droite".

Mais La France insoumise est le seul groupe d'opposition à soutenir le vote d'une motion de censure contre le gouvernement pas encore formé. Les autres forces de gauche ont bien demandé un vote de confiance, une "tradition républicaine" selon Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, mais aucune n'a mentionné une motion de censure et aucune n'a pris position sur les déclarations des Insoumis. Le socialiste a seulement plaidé pour qu'un discours de politique générale soit prononcé par le Premier ministre, un discours considéré comme "la moindre des choses" par le patron du Parti communiste français, Fabien Roussel, afin de justifier les "raisons du remaniement".

"Il n'y a pas de raison de censurer quelqu'un qui n'a encore rien annoncé"

Et que pense l'extrême droite de la motion de censure ? Le Rassemblement national n'a pas officiellement pris de décision quant au vote d'une possible motion, mais pour l'heure il ne serait pas question de soutenir le texte. "Je ne pense pas que les Français veulent qu'on censure a priori un gouvernement qui n'a encore rien fait ni annoncé", a déclaré le député RN Jean-Philippe Tanguy ce mercredi sur France Inter.