François Hollande a trouvé celui qui peut changer la gauche

François Hollande a trouvé celui qui peut changer la gauche L'ancien chef de l'Etat a donné une interview à L'Express. Il considère que la gauche social-démocrate peut à nouveau devenir une force de gouvernement.

Où en est la gauche en France en 2024 ? François Hollande, interrogé dans L'Express ce jeudi 25 janvier, donne son sentiment, entre les lignes, sur l'avenir des socialistes. Selon lui, le regroupement constitué autour de Jean-Luc Mélenchon arrive à son terme, dans un dernier essoufflement. Et considère que la réaction suite aux attentats du 7 octobre en Israël a marqué une nouvelle étape. "En refusant de qualifier comme il convenait le Hamas, LFI a provoqué l'éclatement de la Nupes. C'est une première clarification", estime-t-il. L'ancien chef de l'Etat, qui fut aux mannettes du Parti socialiste une décennie avant d'accéder à l'Elysée, ajoute : "Le changement de gouvernement en consacrant la droitisation du quinquennat déjà observée avec la loi immigration en est une seconde. Un espace s'ouvre pour la gauche réformiste si elle s'élargit et s'organise".

François Hollande voit déjà des jalons pour cette gauche qu'il pense pouvoir accéder de nouveau aux responsabilités : "Je souhaite que le score de Raphaël Glucksmann aux européennes soit le plus élevé possible, à la fois pour envoyer le plus de députés sociaux-démocrates au parlement européen et pour poser au lendemain du scrutin un acte pour réunir toute la gauche de gouvernement".

Les résultats de ces élections donneront aussi des enseignements sur la poussée de l'extrême droite en France. "La lutte contre l'extrémisme et le populisme suppose donc de redonner une confiance dans l'école républicaine, un respect du travail, de son sens comme de sa rémunération, et une cohésion territoriale en premier lieu par un accès égal à la santé. Le vote populiste, c'est un vote de désespoir, de séparation et un vote de vengeance contre un système arrogant. D'où l'enjeu de la démocratie pour qu'elle parle de tous et à tous", analyse François Hollande, qui ajoute qu'en France, le parti de Marine Le Pen s'est nourri de l'affaissement des partis traditionnels, avec l'implosion centriste incarnée par l'aventure personnelle d'Emmanuel Macron.

"Le RN est le seul parti à être organisé "comme avant", dans le vieux monde", souligne l'ancien président. "Les autres, que sont-ils ? Ils sont aimantés par les plus radicaux, à droite comme à gauche. Combien reste-t-il d'adhérents chez LR, les socialistes, les écologistes, ou à Renaissance ? Quand il n'y a plus de partis attractifs, de forces organisées, annonçant des idées et des programmes susceptibles d'apparaître comme des alternances crédibles, alors le populisme comble le vide par des formules simplificatrices, comme sur l'agriculture aujourd'hui", regrette-t-il.