Gouvernement Attal 2 : la nomination de Guillaume Kasbarian au ministère du Logement fait des vagues

Gouvernement Attal 2 : la nomination de Guillaume Kasbarian au ministère du Logement fait des vagues La gauche et les associations déplorent l'arrivée en poste de l'homme derrière la loi dit "anti-squatteurs", promulguée en juillet 2023. Elle a notamment permis d'accélérer la procédure d'expulsion en cas de loyers impayés.

"Nommer celui dont le seul fait d'armes est d'avoir facilité les expulsions est un crachat aux visages des quatre millions de personnes mal-logées et 330 000 personnes sans-abris", a déploré jeudi soir la patronne des députés insoumis Mathilde Panot sur X (ex-Twitter) en réaction à la nomination de Guillaume Kasbarian. Le député d'Eure-et-Loir a rejoint, ce 8 février 2024, le gouvernement de Gabriel Attal, où il occupera le poste de ministre délégué chargé du Logement. Une promotion pour celui qui occupait également jusqu'ici le poste de président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, mais que la gauche et les associations ne voient pas d'un bon œil.

En cause ? Il est reproché au nouveau ministre délégué d'avoir été le porteur d'une loi anti-squats. Visant à durcir les sanctions contre les squatteurs, mais aussi a accéléré les procédures d'expulsion en cas de loyers impayés, son projet de loi dit "anti-squatteurs" avait été vivement critiqué par la gauche, qui n'avait, à l'époque, pas manqué de saisir le Conseil constitutionnel. La loi a finalement été promulguée en juillet 2023. 

"Ce soir, on peut dire que la nomination de ce ministre, c'est une véritable gifle à tout le secteur du logement", a déploré au micro de franceinfo le président de la Confédération nationale du logement, Eddie Jacquemart, pour qui Guillaume Kasbarian est "un ministre qui a passé une loi qui confond les mal-logés et les squatteurs". Et ce dernier de voir en sa nomination "une véritable déclaration de guerre aux locataires". Comme le relaie Le Figaro, se faisant écho de l'AFP, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, a, lui, dit "espérer que le nouveau ministre délégué au Logement sera plus attentif aux souffrances des mal-logés et aux difficultés que connaissent nos concitoyens en matière de mal-logement qu'il ne l'a été au moment où il a porté une loi qui a fait beaucoup de dégât". Alors que sa nomination au Logement après deux socialistes marque un net virage à droite, Guillaume Kasbarian va devoir quoi qu'il en soit affronter une crise historique, entre construction de logements neufs en berne, saturation des hébergements d'urgence ou encore allongement inéluctable de la liste des demandeurs de logement social.