"Il n'y aura pas de classe de niveau" : Nicole Belloubet nuance la mesure décriée
Depuis son passage au ministère de l'Education nationale, le Premier ministre n'hésite pas à défendre la mise en place des groupes de niveau au collège, persuadé des biens faits du dispositif pour rehausser le niveau scolaire des élèves français. Nicole Belloubet, nouvelle ministre installée à la rue de Grenelle préfère prendre plus de pincettes et nuancer la notion de "classe de niveau". "Il n'y aura pas de classe de niveau" a commencé par poser la ministre au micro de France Inter ce mardi 13 février avant de préciser que "les classes sont hétérogènes [et] nous mettons en place des groupes pour prendre en charge les élèves dans les matières fondamentales", à savoir le français et les mathématiques.
Des premières précisions données pour rassurer les enseignants et le personnel éducatif qui, pour certains, ont mis en garde contre les effets du regroupement des élèves par niveau - néfastes pour certains, inexistants selon d'autres -, notamment pour les enfants qui rencontrent le plus de difficultés. Ces conclusions sont aussi celles qui ressortent d'un rapport du programme IDEE (Innovations, données et expérimentations en éducation) de décembre 2023 dans lequel il est écrit que "les regroupements permanents tels que les classes de niveau sont inefficaces". Le même document ajoute que cela peut même avoir l'effet contraire en réduisant les exigences des professeurs face aux classes au niveau plus faible.
Des modalités pas "définitivement arrêtées"
Oubliée donc la classe de niveau pour la ministre de l'Education, en revanche Nicole Belloubet juge que créer des groupes selon les capacités des élèves au sein d'une classe hétérogène n'est pas une solution "inintéressante" pour répondre aux attentes particulières des élèves. La locataire de la rue de Grenelle dessine donc les contours du dispositif, mais refuse d'en donner les modalités précises avant d'en avoir discuter avec les syndicats. Selon elle, ces modalités "ne sont pas définitivement arrêtées parce qu['elle] souhaite précisément dialoguer avec les acteurs qui sont sur le terrain." Mais le ministère devra trouver des arguments solides pour convaincre les professeurs et leur faire accepter la mise en place des groupes de niveau. Nicole Belloubet se raccroche déjà à un "constat" qui lui "semble partagé, y compris par les enseignants, et qui est celui de l'insuffisante efficacité de notre système" scolaire.
D'après les annonces faites par Gabriel Attal à l'automne 2023, les groupes de niveau doivent être mis en place pour le français et les mathématiques à partir de la rentrée 2024 dans toutes les classes de 5ème et de 6ème.