Macron/Attal : premières tensions entre l'Élysée et Matignon ?

Macron/Attal : premières tensions entre l'Élysée et Matignon ? Emmanuel Macron "irrité par l'activisme" de Gabriel Attal. Les relations se tendent entre l'Élysée et Matignon même si le jeune Premier ministre met un point d'honneur a rappelé qu'il reste fidèle au Président, à qui "il doit tout".

La crise des agriculteurs a fait apparaître quelques discordances entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Tandis que le Président a essuyé huées et désordre lors de sa visite au Salon de l'agriculture samedi 24 février, la visite du Premier ministre, trois jours plus tard, s'est déroulée dans le calme. "Gabriel Attal est allé beaucoup plus vite qu'Emmanuel Macron sur le sujet, explique Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de la communication politique, dans les colonnes de La Dépêche. Le Premier ministre a été beaucoup plus agile, plus crédible et beaucoup mieux reçu par les agriculteurs."

Le plus jeune Premier ministre de la Ve République, qui devait représenter le principe de renouveau dans ce deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, a parfaitement réussi cela, notamment dans la gestion de la colère agricole. Peut-être trop pour l'Élysée qui laisse fuiter que "le Président commence à être irrité par l'activisme de son jeune ministre", selon les propos d'un proche du chef de l'État relayés dans La Tribune. Un premier signe que les relations se détériorent. 

Des crispations structurelles 

Selon les proches du Premier ministre, Gabriel Attal ne comptait pas faire de la figuration en arrivant à ce poste. Il "veut profiter de chaque instant", entend donc imprimer sa marque : la "parole vraie" et "l'action", rapporte Le Monde. D'autant plus, qu'il sait que sa nomination est à durée déterminée si le Président, à qui il "doit tout", le décide. Néanmoins, "à aucun moment, on ne doit être pris en défaut de fidélité envers le président", théorise-t-on dans l'entourage de Gabriel Attal, selon le quotidien. Alors, quand il en a l'occasion, le locataire de Matignon rappelle qu'il marche main dans la main avec Emmanuel Macron. "La politique que je porte, les engagements que j'ai pris, ce sont mes engagements, mes mesures, mais aussi celles du président de la République. On agit ensemble", avait-il déclaré lors de sa visite au Salon de l'agriculture, rappelle Le Monde

Les crispations entre l'Élysée et Matignon seraient de toute manière structurelles. "Un président et un chef de gouvernement auront beau s'apprécier, ils finiront toujours par recevoir les tensions de leurs administrations et par les endosser", précise Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de la communication politique, dans les colonnes de La Dépêche.