"Ce n'est pas moi qui décide" : Le Maire forcé de courber l'échine face à Macron"

"Ce n'est pas moi qui décide" : Le Maire forcé de courber l'échine face à Macron" Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a assuré, ce vendredi 12 avril, qu'il n'y avait pas de "désaccord de fond" entre le chef de l'Etat et lui, mais leur relation semble toujours crispée.

Pas de "désaccord de fond", assure Bruno Le Maire, ce vendredi 12 avril, concernant sa mésentente au sujet du budget rectificatif avec Emmanuel Macron. Ce dernier a également balayé tout "désaccord" avec son ministre de l'Economie, jeudi. Pourtant, ces dernières semaines, leur relation s'est crispée, relève BFMTV.

Alors que le ministre de l'Economie semble tracassé par les économies que doit réaliser la France cette année pour diminuer son déficit, le président de la République a publiquement désapprouvé le projet de budget rectificatif. Bruno Le Maire a alors courbé l'échine. "Le débat est clos. Le Président a rendu son arbitrage, ses décisions seront appliquées", a promis le ministre à propos des mesures pour lutter contre le déficit.

Des visions opposées

Une courbette qui ne semble néanmoins pas avoir tout arrangé. Questionné sur son maintien ou non au ministère de l'Economie et des Finances jusqu'à la fin du mandat d'Emmanuel Macron, en 2027, Bruno Le Maire a voulu rester prudent, lâchant "ce n'est pas moi qui décide", rapporte la chaîne d'information en continu. 

Il faut dire que les deux hommes empruntent des voies différentes. Tandis que le ministre annonce des coupes budgétaires sur les plateaux télé, l'exécutif, de son côté, préférerait axer sa communication sur la réindustrialisation du pays et le taux d'emploi "élevé". Les débats des coupes budgétaires et les "milliards d'économies", "ça fait peur" aux Français, "c'est très anxiogène". "Il faut être un peu responsable", soulignent plusieurs conseillers du Président.

Une vision diamétralement opposée qui pourrait conduire Bruno Le Maire à se présenter à la présidentielle de 2027. D'autant plus que les chiffres lui donnent raison. Mercredi, Bercy a indiqué anticiper pour 2024 un déficit public de 5,1% du PIB, et non plus 4,4%, ce qui nécessitera de trouver encore 10 milliards d'euros supplémentaires cette année, pour un retour à 2,9% du PIB en 2027. Dans son livre, La Voie française, le ministre de l'Economie partage ce qui pourrait déjà s'apparenter à un programme, mentionnant la fin de l'Etat-providence à la française ou encore la souveraineté européenne.