"Tendu" et "à bout de souffle" : Bruno Le Maire plus esseulé que jamais en Macronie

"Tendu" et "à bout de souffle" : Bruno Le Maire plus esseulé que jamais en Macronie Les relations entre Bruno Le Maire et plusieurs membres de la majorité se dégradent. "Il se la joue lanceur d'alerte sur les finances publiques alors qu'il est ministre de l'Economie" a-t-on pu entendre.

Ce vendredi 26 avril, les agences de notation Fitch et Moody's doivent donner leurs avis annuels sur la note de la dette de la France. En première ligne face à la dégradation des finances publiques, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire doit déjà faire face, à une hausse du déficit public pour 2024. Des chiffres qui n'étaient pas prévus dans le carnet de route du locataire de Bercy. En effet, la France a indiqué anticiper pour 2024 un déficit public de 5,1 % du PIB, au dessus des 4,4 % initialement prévus. Une estimation qui nécessitera de trouver 10 milliards d'euros supplémentaires cette année, en plus des 10 milliards d'euros d'économies déjà annoncés en février dernier. 

Pour rappel, en 2023, le déficit prévu par Bercy était de 4,9 % du PIB, il a finalement atteint 5,5 % du PIB en raison de recettes plus faibles qu'espérées. Des résultats qui plongent Bruno Le Maire dans un certain marasme. Une tension qui se ferait ressentir jusque dans la majorité. Ce dernier apparaîtrait comme "un peu tendu" et "isolé" selon les dires de l'un de ses collègues, rapporte France Info. Alors, une nouvelle dégradation de la note de la dette de la France pourrait avoir des conséquences importantes pour le ministre de l'Economie en place depuis 7 ans. "L'image publique de Bruno Le Maire s'est construite sur la figure du sérieux budgétaire. Les conséquences seraient symboliques pour le chef de l'Etat, mais aussi son ministre" précise le politologue Bruno Cautrès dans les colonnes de France Info, ce vendredi.

Une communication qui ne passe plus

Force est de constater que les relations entre Bruno Le Maire et les députés Renaissance connaissent quelques turbulences. Invité au 20 Heures de TF1, mardi 23 avril, le ministre de l'Economie a notamment évoqué la simplification des fiches de paie. Dans les faits, ce dernier n'aurait prévenu les députés de la majorité de son passage au journal télévisé moins d'une heure avant son intervention, lors d'une conférence audio "à laquelle ils n'avaient été conviés que le matin-même" révèle France Info. Un comportement qui agace en Macronie.

"Il ne souhaite pas partager avec nous, alors cela génère de la frustration, de la colère et une forme de contestation dans le groupe" confie une députée Renaissance au média. Les désaccords avec plusieurs parlementaires semblent donc s'accentuer. "Dès qu'il est là, il crée des tensions avec la majorité. Il est à bout de souffle. À chaque fois, c'est tendu. Il nous oppose une fin de non-recevoir. La réponse, c'est toujours non" concède un député macroniste auprès de France Info.

"Ses prises de parole, c'est un point en moins par semaine pour Valérie Hayer"

Dans la majorité, certains n'hésitent pas à qualifier sa stratégie de "brouillonne". "il se la joue lanceur d'alerte sur les finances publiques alors qu'il est ministre de l'Economie. Il fait fuite sa volonté de faire un PLFR, puis le président lui tape dessus et il revient à la niche" confie un proche du président de la République à France Info.

D'autres jugent enfin que les sorties médiatiques du locataire de Bercy nuisent à la campagne pour les élections européennes de Renaissance. "Ses prises de parole, c'est un point en moins par semaine pour Valérie Hayer" lance un conseiller ministériel, des propos relayés par France Info. Entre une position délicate dans les sondages, à plus de dix points de la liste du RN menée par Jordan Bardella à moins de deux mois des Européennes, et les relations distendues entre Bruno Le Maire et la majorité, les prochaines semaines s'annoncent chargées en Macronie.