Quel ministre de l'économie RN ? Plusieurs nommés dont Jean-Philippe Tanguy ?

Quel ministre de l'économie RN ? Plusieurs nommés dont Jean-Philippe Tanguy ? Le Rassemblement national espère remporter les élections législatives pour pouvoir gouverner et le député Jean-Philippe Tanguy a manifesté son intérêt pour le ministère de l'Economie. Mais selon Jordan Bardella plusieurs personnes pourraient être nommées à Bercy.

Jordan Bardella va-t-il faire un pas de plus vers Matignon avec les élections législatives anticipées ? Le président du Rassemblement national compte sur le résultat du scrutin pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale et s'installer à la fonction de Premier ministre. Décrit comme étant "aux portes du pouvoir", le politique de 28 ans s'imagine au pouvoir et a pris certaines dispositions en réfléchissant à la composition de ce qui pourrait être son futur gouvernement.

Les rumeurs sur les éventuels ministres de Jordan Bardella se font plus nombreuses depuis quelques jours et laissent entendre que le patron de l'extrême droite aurait eu du mal à trouver un nom convaincant pour reprendre le portefeuille de l'Economie, un des ministères les plus importants du gouvernement. Ce n'est d'ailleurs pas un, mais deux ministres que Jordan Bardella souhaiterait nommer à Bercy selon ses déclarations au Figaro : Un ministre des Finances et des Comptes publics [...] qui aura la charge de remettre en ordre les comptes de l'État et de ramener le pays à la raison budgétaire après sept ans de dérives financières et budgétaires aggravées. Et un ministre en charge spécifiquement de la Croissance, c'est-à-dire de la Compétitivité, de l'Industrie et de l'Énergie". Soit deux fois plus de mal à trouver un ministre digne de ce nom ?

Au sein du Rassemblement national, le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy est un des rares à avoir manifesté son intérêt pour le ministère de l'Economie. Mais le parti a aussi prospecté en dehors de ces rangs pour trouver un expert à placer à la tête de Bercy. Il semble avoir eu du mal à trouver des profils convaincants et volontaires, mais Jordan Bardella a assuré au journal avoir "des noms en têtes" et surtout des réponses positives de leur part : "J'en ai parlé aux intéressés qui ont accepté".

Jean-Philippe Tanguy suffisamment qualifié pour Bercy ?

Alors que l'accession du Rassemblement national au pouvoir devient une option envisageable, le parti s'active pour trouver des personnalités ministrables et en priorité dans ses rangs. Pour le ministère de l'Economie, Jean-Philippe Tanguy semble être le seul candidat sérieux interne au parti. Le député de la Somme diplômé de l'ESSEC et de Sciences Po Paris est devenu ces derniers mois le "Monsieur Economie" du RN envoyé sur les plateaux sur les sujets financiers. La fait qu'il soit cité n'est donc pas surprenant, mais le député de la Somme, qui a commencé la politique au parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout La France, avant de rejoindre le Rassemblement national en 2020, ne convainc pas totalement les leaders du parti et particulièrement Marine Le Pen. La patron du RN aurait d'ailleurs déjà recalé Jean-Philippe Tanguy pour Bercy selon Le Figaro.

Jean-Philippe Tanguy qui s'affaire à tenter de crédibiliser le programme économique encore flou du RN ne serait pas assez "expert" aux yeux de la cheffe de file et de Jordan Bardella. Le profil technique du député et son expérience en tant qu'ex-membre de la commission des Finances ne semblent pas suffire.

Il faut dire que le Rassemblement national a du mal à convaincre avec son projet économique jugé "irréaliste, inefficace et fallacieux" par le Cercle des économistes. D'autant plus après les revirements et rétropédalage de Jordan Bardella sur  la relance des salaires et la baisse de la TVA sur le carburant, l'électricité, le gaz et le fioul pour rétablir le pouvoir d'achat.

Plusieurs experts approchés ?

Faute de de profils qualifiés et à la hauteur de Bercy dans ses rangs, le Rassemblement national se tourne vers des personnalités issues du milieu financier. Jordan Bardella aurait laissé fuiter des noms d'anciens banquiers, grands patrons ou hommes d'affaires laissant entendre que ces derniers pouvaient prétendre à être ministre de l'Economie. Les noms de l'ancien patron des assurances Axa et actuel président de l'Institut Montaigne Henri de Castries, du banquier d'affaires eurosceptique Philippe Villin, du professeur d'économique et directeur général de Lazard Frères Banque Olivier Klein ou encore d'Yves Perrier qui a successivement travaillé à la direction de la Société générale, du Crédit lyonnais et du Crédit agricole et actuellement président du conseil d'administration du groupe bancaire Edmond de Rotschild, ont été ébruités.

Mais tous ont démenti avoir été approchés par le RN. Certains comme Henri de Castries ont même décliné la proposition avant qu'elle soit faite jugeant auprès de BFMTV que le programme du RN "est à l'opposé de ce que je défends à l'Institut Montaigne".

Le RN semble rechercher un banquier ou un financier d'expérience pour devenir son ministre de l'Economie, en cas de victoire aux législatives. Mais va-t-il trouver ? "Je suis épatée par le nombre de hauts fonctionnaires, de diplomates, qui me disent qu'ils sont tout à fait prêts à travailler avec le RN. Nous n'aurons aucune difficulté à constituer un gouvernement", assurait Marine Le Pen au Figaro. Pourtant le parti ne semble pas encore avoir trouvé chaussure à son pied. Si aucun financier jugé digne de ce nom ne se présente, le RN envisagerait la possibilité d'approcher un ancien ministre de droite qui pourrait accepter le poste plus par sens du devoir que par adhésion.

L'hypothèse François Durvye sur la table

Dans sa recherche du financier ministrable, le RN pourrait avoir mis la main sur François Durvye. Ce polytechnicien de 41 ans, directeur du fonds d'investissement Otium Capital, est déjà connu de Jordan Bardella et de Marine Le Pen puisqu'il conseille le parti sur l'élaboration de son programme économique depuis la dernière élection présidentielle. Si les dirigeants du parti et le financier, qui est aussi le bras droit du milliardaire catholique réactionnaire Pierre-Edouard Stérin, ont été discrets sur leurs relations, aujourd'hui François Durvye pourrait être un gage de qualité du RN et de son projet économique aux yeux des acteurs des marchés financiers.