"Rempli de Mamadou" : une phrase raciste attribuée à Macron fait un tollé, l'Elysée dément
"Le problème des urgences dans ce pays, c'est que c'est rempli de Mamadou." Cette phrase pour le moins choquante est attribuée à Emmanuel Macron, à en croire le deuxième épisode de l'explosive enquête du Monde intitulée "Le président et son double". Selon le quotidien du soir, cette phrase serait sortie de la bouche présidentielle "un jour d'automne 2023", alors qu'Emmanuel Macron, son fidèle secrétaire général de la présidence de la République française Alexis Kohler, en poste depuis l'arrivée du chef de l'État à l'Élysée, et Aurélien Rousseau se réunissaient. Alors ministre de la Santé, Aurélien Rousseau a démissionné quelques mois plus tard à la suite de l'adoption du controversé projet de loi relatif à l'immigration. Il a depuis rejoint les bancs du Nouveau Front populaire à l'Assemblée, côté Parti socialiste-Place publique.
Ce fameux "jour d'automne 2023" donc, les trois hommes auraient abordé l'épineux sujet de l'hôpital public et de l'aide médicale d'État accordée aux étrangers en situation irrégulière, "un sujet de santé et de salubrité publiques" défendait encore mi-octobre la ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq, mais que la droite et l'extrême droite veulent supprimer depuis longtemps. "Le problème des urgences dans ce pays, c'est que c'est rempli de Mamadou", aurait alors lâché Emmanuel Macron. Des propos vite nuancés par Aurélien Rousseau : "Non, ce n'est pas le premier problème de l'hôpital." Et le chef de l'État de renchérir : "Si, si. Vas-y, tu vas voir !"
Cest rempli de Mamadou , en parlant de lhôpital.
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) December 19, 2024
La cage aux folles , en parlant de Matignon sous Gabriel Attal.
Les cocottes en parlant de femmes politiques.
Ce sont des mots dEmmanuel Macron, révélés par LeMonde.
Tout y passe : racisme, homophobie, sexisme. Le pic.twitter.com/CWz3pAmWIt
"C'est immonde", a réagi jeudi soir sur X l'insoumise Clémence Guetté, pour qui "les propos racistes du président Macron le rendent indigne d'exercer sa fonction". "Notre appel à la destitution est sur la table, celles et ceux qui sont attachés aux principes de la République doivent s'en saisir", a-t-elle ajouté. Des propos "accablants" pour le sénateur communiste Ian Brossat, qui déplore : "Quand on pense qu'il doit ses deux élections au front républicain…"
"À mesure que les langues se délient et que Macron est lâché par les siens, le racisme de sa présidence apparaît sans maquillage ni artifice", juge de son côté David Guiraud, également député insoumis. "Ces propos sont inacceptables", estime à son tour le député LFI Thomas Portes, avant d'appeler à la démission du chef de l'État. Le Monde avait déjà assuré mercredi que l'Elysée avait baptisé Matignon "La cage aux folles" pendant le mandat de Gabriel Attal. L'Elysée a, ce vendredi 20 décembre, "fermement" démenti tous ces propos.
12:45 - Les soutiens du président plutôt silencieux
La plupart des soutiens d’Emmanuel Macron sont pour l’instant restés silencieux sur cette affaire. Un député macroniste, Guillaume Gouffier, a toutefois commencé sur X pour dénoncer une "recherche irresponsable du buzz qui ne sert ni notre démocratie, ni le journalisme".
Lecteur du @lemondefr je ne peux cacher mon désarroi face au manque de professionnalisme des articles à propos du Président. Aucune source, un seul objectif calomnier @EmmanuelMacron. Une recherche irresponsable du buzz qui ne sert ni notre démocratie, ni le journalisme. https://t.co/VKmxIVPXae
— Guillaume Gouffier (@G_GouffierVal) December 20, 2024
12:20 - L'Elysée pointe du doigt les opposants politiques
France info a sollicité les services du chef de l'Etat qui ont détaillé leur réponse. "A aucun moment l'Elysée n'a été sollicité sur ces propos rapportés, manifestement par des opposants, ce qui pose question du point de vue déontologique", ont-ils commenté. Ils mettent donc en avant une manœuvre qui viendrait de l'opposition. "On peut s’étonner que des propos manifestement relatés par des opposants politiques soient relatés comme des faits", a également déploré un proche du président selon Le Figaro. Aurélien Rousseau, désormais député du Nouveau Front populaire, a, de son côté, refusé de faire tout "commentaire", auprès de franceinfo, sur "un truc rapporté qui a plus d'un an"
11:30 - Le Monde maintient ses informations malgré le démenti de l'Elysée
Après les propos attribués par Le Monde à Emmanuel Macron, l'Elysée a démenti. "L’Elysée dément fermement ces propos rapportés qui n’ont fait l’objet d’aucune vérification auprès de la présidence avant publication", a réagi ce vendredi l’entourage du président. Cependant, Le Monde "maintient ses informations".
11:12 - Marine Tondelier dénonce les propos à son encontre
Le Monde a aussi assuré ce jeudi que le président avait qualifié Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, et Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire pour Matignon, de "cocottes". Marine Tondelier s'est montré outrée sur X. "Hier on a pris connaissance de propos homophobes extrêmement choquants du président de la République à propos de Gabriel Attal. Aujourd’hui ce sont des propos sexistes envers Lucie Castets et moi-même. On attend demain avec impatience". Le quotidien avait révélé la veille que l'Elysée aurait comparé Matignon à une "cage aux folles" au moment où Gabriel Attal était Premier ministre.
Hier on a pris connaissance de propos homophobes extrêmement choquants du président de la République à propos de @GabrielAttal .
— Marine Tondelier (@marinetondelier) December 19, 2024
Aujourd’hui ce sont des propos sexistes envers @CastetsLucie et moi-même.
On attend demain avec impatience…
PS : il prétend que la France ne veut… pic.twitter.com/BqElimUsYd
10:55 - Manuel Bompard dénonce "une insulte à la République"
Suite aux propos attribués au président, les réactions se sont multipliées notamment à gauche. Comme de nombreux députés LFI, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard s'est indigné sur X : "Ces propos racistes du président de la République, rapportés par le journal Le Monde, sont une insulte à la République. C'est une honte absolue. Vivement qu'il s'en aille".
Ces propos racistes du président de la République, rapportés par le journal @lemondefr, sont une insulte à la République.
— Manuel Bompard (@mbompard) December 19, 2024
C’est une honte absolue. Vivement qu’il s’en aille. pic.twitter.com/vxRMrAwm3T
10:46 - L'Elysée dément la tenue de tels propos par le président
Dans une enquête du Monde, des propos cités sont attribués au président de la République. Emmanuel Macron aurait dit en 2023 à son ministre de la Santé de l'époque, Aurélien Rousseau, que "le problème des urgences dans ce pays, c'est que c'est rempli de Mamadou". Ce vendredi 20 décembre, l'Elysée a démenti la tenue de tels propos. "L’Elysée dément fermement ces propos rapportés qui n’ont fait l’objet d’aucune vérification auprès de la présidence avant publication", a réagi l’entourage d’Emmanuel Macron
10:03 - La réaction de Mathilde Panot
Après les révélations du Monde sur les propos attribués à Emmanuel Macron, de nombreux élus ont pris la parole pour signaler leur mécontentement. C'est le cas de Mathilde Panot, députée LFI, qui s'est exprimée sur X : "Tenir des propos d’un tel racisme est indigne d’un Président de la République. La France a un problème : définitivement il s’appelle Macron".
Tenir des propos d’un tel racisme est indigne d’un Président de la République.
— Mathilde Panot (@MathildePanot) December 19, 2024
La France a un problème : définitivement il s’appelle Macron.#MacronDemission pic.twitter.com/q2SgA6GiGC