Les trois sujets que Macron a en tête pour un référendum en 2025
En 2025, "je vous demanderai" de "trancher" certains "sujets déterminants" avait lancé Emmanuel Macron dans ses vœux du Nouvel An. "Si j'ai décidé de dissoudre, c'était pour vous redonner la parole, pour retrouver de la clarté et éviter l'immobilisme qui menaçait mais la lucidité et l'humilité commandent de reconnaître qu'à cette heure, cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité et j'en prends toute ma part", avait-il ajouté. Alors, si le terme précis de "référendum" n'avait pas été prononcé par le chef de l'Etat, la voie semble désormais ouverte et sa volonté de donner la parole au peuple, bien assumée.
Pour rappel, si un référendum est envisagé, il doit respecter l'article 11 de la Constitution qui encadre strictement les sujets sur lesquels l'avis des Français peut être sollicité : peut être soumis au référendum "tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics" ou visant "à autoriser la ratification d'un traité qui aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions". Des dispositions constitutionnelles qui empêchent en l'état de mener des référendums sur des sujets tels que l'immigration comme le demandent les forces politiques de droite et d'extrême droite.
Un coup pour calmer les oppositions ?
Au sein de la garde rapprochée du président de la République, l'hypothèse d'un référendum - ou d'une consultation citoyenne - fait son chemin. "Les Français ont l'impression qu'ils votent tous les cinq ans... Au milieu il faut des soupapes", juge un proche d'Emmanuel Macron auprès de BFMTV. "Il faut leur donner des occasions de prendre la parole. La dissolution en était une, il en faut d'autres", précise cette même source.
"À partir du moment ou c'est tranché par le peuple, il sera difficile pour les oppositions de contourner la décision", assure l'entourage d'un ministre important à BFMTV. En effet, la parole des citoyens pourrait permettre à Emmanuel Macron de légitimer une ou plusieurs prochaines décisions, dans une période ou ce dernier est au plus bas dans les sondages d'opinion. "Il y a plein de sujets sur lesquels le Parlement ne peut pas dégager de majorité claire et ou l'expression populaire peut être pertinente", abonde l'entourage du président, toujours à l'oreille de BFMTV.
À l'inverse, un référendum raté rendrait la position d'Emmanuel Macron encore plus fragile vis-à-vis des Français. Ce scénario - catastrophe pour lui - pourrait également renforcer l'hypothèse d'une démission avec le précédent de 1969 quand le général De Gaulle avait démissionné après un "non" référendaire.
Le social, l'économie et les pouvoirs publics
Selon l'un de ses proches, Emmanuel Macron a "déjà des idées de là où il veut aller", comme le révèle BFMTV. Avec une année 2025 sans élection, la voie semble libre pour le chef de l'Etat. "Les sujets ne sont pas tranchés", mais trois thèmes semblent tout de même sortir du lot : le social, l'économie et "l'organisation des pouvoirs publics", précise la chaîne d'information en continu.
Concernant la refonte des institutions, il est intéressant de remonter à la crise des Gilets jaunes. Ces derniers réclamaient des assemblées citoyennes, l'organisation d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) ainsi que la suppression du Sénat. La réduction du nombre de parlementaires, la limitation du cumul des mandats et l'accélération de la procédure législative étaient également dans les discussions, mais ces déclarations resteront vaines.
Un référendum sur l'immigration est-il possible ?
Un quatrième thème brûle notamment les lèvres de la droite et de l'extrême droite, celui de l'immigration. Une idée défendue par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, mais qui se heurte à la Constitution. En effet, un référendum ne peut pas être organisé sur l'immigration, à moins que... À moins qu'Emmanuel Macron dégaine l'article 89, le seul autre texte à prévoir un recours au référendum. Il permet de réviser la Constitution - pour revoir le champ d'application des référendums ou plus directement pour amender le texte fondamental - en faisant voter un projet ou une proposition de révision en termes identiques à l'Assemblée nationale et au Sénat puis en soumettant ce texte au référendum. Dans ce cas, les Français peuvent être amenés à s'exprimer sur des sujets plus larges. Mais encore faut-il réussir à faire adopter un texte au Parlement, dont l'Assemblée toujours divisée en trois blocs distincts.