Ces SMS échangés entre Bayrou et Hollande, la marque d'une familiarité amicale
Deux motions de censure déposées par La France insoumise (LFI) ont été examinées puis rejetées par l'Assemblée nationale ce mercredi 5 février 2025. Le Parti socialiste (PS) a notamment refusé de soutenir la censure contre le gouvernement Bayrou et par la même occasion, de repousser encore une fois l'adoption d'un budget, même s'il juge ce dernier "mauvais" pour les Français.
Hier soir, le député de la Corrèze François Hollande assurait que cette motion de censure "n'est pas faite pour faire tomber le gouvernement, mais pour l'interpeller" sur les valeurs, au micro de France 5. "Si le RN s'y joignait, à ce moment-là, nous prendrions nos responsabilités", a-t-il lancé. Autrement dit : le PS ne voterait même pas sa propre motion de censure. À l'inverse, les Jeunes socialistes veulent bel et bien faire tomber l'exécutif en place. Alors, l'ex-président de la République a-t-il eu le dernier mot ?
"C'est un peu notre président bis"
L'influence de François Hollande à gauche semble grandir à vue d'oeil. Depuis son retour en tant que parlementaire sur les bancs de l'Assemblée nationale, c'est bien cette impression qui domine. "C'est un peu notre président bis", ironise un député auprès d'Europe 1. "En réunion, le président Hollande a toujours pris la parole pour faire pencher la balance", confie de son côté un socialiste.
Effectivement, l'élu corrézien a toujours plaidé en faveur du bon sens, d'un certain intérêt commun et surtout, d'un accord avec le Premier ministre François Bayrou. "Il n'a jamais participé aux négociations, mais cherche à s'arroger la paternité", peste de son côté un soutien d'Olivier Faure, l'homme fort du PS, toujours dans les colonnes d'Europe 1.
Hollande et Bayrou échangent "régulièrement" des messages
Pourtant, le poids de l'ancien chef de l'Etat ne semble plus vraiment faire de doute dans les rangs du PS. Selon Europe 1, il n'a pas hésité "une seule seconde", et a téléphoné au locataire de Matignon "pour faire avancer les dossiers (...) un soir, alors que les discussions" tournaient en rond avec Bercy, apprend-on.
Hollande et Bayrou s'envoient même des messages "régulièrement", preuve de l'implication du premier cité dans la vie politique du pays, malgré le fait que sa famille politique ne soit pas aux commandes depuis maintenant huit ans. Avec un tel positionnement, il songe - pourquoi pas - à se démarquer très nettement de Jean-Luc Mélenchon et de LFI pour affirmer sa propre ligne politique et sa vision de la gauche. Avec dans un coin de la tête, l'idée d'un retour au premier plan en 2027 ?
Une "amitié politique" de longue date
En réalité, des liens plus ou moins étroits entre Hollande et Bayrou remontent à plusieurs années. Dès 2007, les deux hommes se voient assez régulièrement. "On s'est beaucoup parlé ces dernières années. Notamment à l'Assemblée, après que Hollande a perdu sa responsabilité au PS. On se connaît très bien maintenant. On s'apprécie, je crois. J'ai de la sympathie pour lui", avait déclaré François Bayrou à Lyon, des propos relayés dans les colonnes de Paris Match.
Proche d'Hollande, André Vallini parlait même d'une "amitié politique" entre les deux hommes. Plus récemment, en 2011 et alors candidat à l'élection présidentielle, le socialiste n'était pas contre l'idée - bien au contraire - de la construction d'une majorité avec le MoDem, et donc avec le maire de Pau. Le centriste était alors perçu comme l'élément de bascule entre 6 et 8 %, capable de faire pencher la balance soit vers François Hollande (PS), ou de l'autre côté, vers Nicolas Sarkozy (UMP).