Fin du soutien absolu de Marine Le Pen à Israël, l'élue critique une attaque "inacceptable"
C'est une prise de parole assez rarissime pour être soulignée. Quelques heures après le bombardement par un drone israélien de l'église de la paroisse catholique de Gaza qui a fait trois morts et blessé le curé Gabriel Romanelli, le jeudi 17 juillet, Marine Le Pen a évoqué sur X (ex-Twitter) un acte "inacceptable". "Les raids israéliens qui ont touché l'église de la Sainte-Famille ne sont pas acceptables", a d'abord écrit la cheffe de file des députés du Rassemblement national. Avant d'ajouter : "Dans la lutte légitime que mène Israël dans l'éradication des islamistes du Hamas, la population civile ainsi que les minorités religieuses chrétiennes doivent être protégées à la lumière du droit international."
Les raids israéliens qui ont touché léglise de la Sainte-Famille ne sont pas acceptables. Dans la lutte légitime que mène Israël dans léradication des islamistes du Hamas, la population civile ainsi que les minorités religieuses chrétiennes doivent être protégées à la lumière https://t.co/EneZWaPtax
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 17, 2025
Alors que l'élue d'extrême droite a toujours apporté un soutien sans faille à l'État hébreu depuis sa riposte contre l'État palestinien après les attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023, cette déclaration serait-elle les prémices d'une volte-face de la part de Marine Le Pen ? Rien n'est moins sûr. Invitée de la chaîne I24NEWS le 15 mai dernier, la députée du Pas-de-Calais a martelé son soutien indéfectible à Israël et aux actions menées par son Premier ministre, Benyamin Netanyahou, dans la bande de Gaza. "Quand Israël veut déplacer des populations, on lui dit que c'est horrible et honteux. Mais j'imagine que ces déplacements servent à éradiquer le Hamas sans avoir une population civile qui sert de bouclier", avait-elle déclaré tout en réaffirmant "partager l'objectif" de l'État hébreu "d'éradiquer le Hamas".
Une frappe qui suscite l'indignation générale
Autre figure de l'extrême droite et première à réagir à ce bombardement mené par Israël, Giorgia Meloni a elle aussi déploré sur X des actes "inacceptables", soulignant dans le même temps "qu'aucune action militaire ne saurait justifier une telle attitude". Quant au nouveau souverain pontife, Léon XIV s'est dit "profondément attristé par […] l'attaque militaire" menée contre l'église catholique Sainte-Famille, renouvelant pour l'occasion son appel à un cessez-le-feu "immédiat".
Un appel à un cessez-le-feu suivi par Emmanuel Macron, qui, sur X, a dit condamner fermement cette frappe israélienne. "Nos pensées vont aux victimes, à leurs familles et à tous les chrétiens qui, comme l'ensemble des civils palestiniens de Gaza et les otages, vivent l'enfer", a-t-il ajouté. Alors qu'il avait été l'un des premiers dirigeants à se rendre à la frontière entre l'Égypte et Gaza, Emmanuel Macron avait déjà dernièrement pris ses distances avec le Premier ministre israélien. Lors d'une interview sur TF1 le 13 mai dernier, le chef de l'État avait ainsi déclaré que "ce que fait aujourd'hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable", précisant dans le même temps que "c'est une honte".
Benyamin Netanyahou évoque un "tir perdu"
Tandis que la communauté internationale s'est insurgée après ce nouveau bombardement, le Premier ministre israélien, lui, a évoqué un "tir perdu" qui a atteint l'église située dans l'enclave palestinienne. "Chaque vie innocente perdue est une tragédie. Nous partageons la douleur des familles et des fidèles", a déclaré Benyamin Netanyahou dans un communiqué. Le chef du gouvernement d'extrême droite s'étant entretenu par téléphone avec Donald Trump, ce dernier a également reconnu auprès de son homologue américain que cette frappe était une "erreur", rapporte TF1 Info.