Vote du budget 2026 : a-t-il une chance d'être adopté ? Voici la position de tous les partis, c'est mal engagé

Vote du budget 2026 : a-t-il une chance d'être adopté ? Voici la position de tous les partis, c'est mal engagé Les textes de budget 2026 sont loin de faire l'unanimité chez les différentes familles politiques et selon un expert, "la probabilité" pour qu'un budget soit voté "n'est pas très élevée". Voici la position de tous les partis.

Le Parlement a jusqu'au 31 décembre pour promulguer un projet de loi de finances (PLF) et un projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Pour ce budget 2026, le gouvernement ambitionne d'économiser 31 milliards d'euros pour réduire le déficit public à 4,7 % du produit intérieur brut (PIB). Un objectif qui passe par deux étapes : la récolte de 14 milliards d'euros avec le volet "recettes" du PLF, donc des augmentations d'impôts, et l'économie de 17 milliards via le volet "dépenses". Mais pour l'instant, ça coince.

Effectivement, à en croire le président et co-fondateur de la société de conseil Vae Solis Communications, Philippe Manière, l'adoption d'un budget pourrait être un véritable chemin de croix. "La probabilité" pour qu'un budget soit voté "n'est pas très élevée", confie-t-il au micro de Radio France. Il "n'y aura pas de lignes dans ce budget", dit-il, et conserve "de nombreuses craintes". Pourtant, "le gouvernement a essayé de faire la chose la plus consensuelle possible parce qu'il sait qu'il n'a pas de majorité", poursuit François Geerolf, économiste à l'OFCE, chercheur et professeur associé à Sciences Po Paris. Pour lui, "la copie initiale du gouvernement" était "assez équilibrée".

Pour LR, le budget est "invotable"

Dans les faits, les forces politiques ne parviennent pas à se mettre d'accord. De plus, il n'existe qu'un seul cas de figure dans lequel le PLF et le PLFSS peuvent être adoptés : un vote favorable et unanime allant du PS à LR en passant par l'ensemble du bloc central (Renaissance, MoDem, Horizons et Liot) pour un total de 303 voix. Si les forces de la coalition présidentielle devraient, sauf surprise, voter les textes, la droite a jugé le budget "invotable" à plusieurs reprises et semble plus encline à s'abstenir ou à rejeter le texte.

Le président des Républicains Bruno Retailleau a jugé que le projet de budget était ce mercredi "encore moins votable qu'hier" par la droite à l'Assemblée, dénonçant la "folie fiscale" s'étant emparée de l'hémicycle. De son côté, le Premier ministre espère toujours convaincre les élus LR de voter le budget 2026, malgré la position actuelle de Bruno Retailleau.

"Notre ligne est simple : on ne fait pas tomber de gouvernement à la légère, on ne fait pas de chantage à la censure, mais cela ne veut pas dire qu'on est prêts à accepter n'importe quoi", a rappelé le chef des députés de droite, Laurent Wauquiez à Sébastien Lecornu, martelant son opposition à toute hausse d'impôts, ce mardi. Invité de la réunion hebdomadaire de députés LR, Sébastien Lecornu a assuré que "pour rien au monde" il n'accepterait de "toucher au patrimoine professionnel" en référence à la taxe Zucman visant les hauts patrimoines et demandée par la gauche.

Le PS pourrait s'abstenir, Le RN envisage de voter contre

Le PS accepte quant à lui de prendre part aux négociations mais refuse de voter le budget, il prévoit, au mieux, de s'abstenir. Le budget peut donc avoir 234 voix favorables au maximum avec le soutien de la droite, et 184 en cas d'abstention des élus LR. En face, l'opposition peut réunir jusqu'à 265 voix si le RN et ses alliés de l'UDR, mais aussi LFI, EELV et le PCF rejettent le texte.

Le budget 2026 pourrait toutefois être adopté si le PS revoit sa position et vote le texte aux côtés de la coalition présidentielle et de la droite ou d'au moins 13 élus de la droite si cette dernière décide de s'abstenir. Ou bien, si l'ancien "socle commun" regroupant le bloc central et la droite est unanime et qu'au moins une trentaine d'élus d'extrême droite ou de gauche s'abstiennent avec le PS. Des hypothèses hautement improbables.

Côté MoDem, on ne peut pas dire - non plus - qu'un budget en l'état soit acceptable. "Je ne vais pas voter un budget bolchevique", a prévenu Marc Fesneau à Public Sénat, mercredi 29 octobre, après l'adoption par l'Assemblée nationale d'un amendement taxant les bénéfices des multinationales proportionnellement à leur activité réalisée en France. Le président du groupe MoDem annonce que son groupe "ne votera pas" le budget s'il reste en l'état : "c'est le musée des horreurs", dit-il.

Et que dit le RN dans tout ça ? Marine Le Pen a tout simplement annoncé ne pas voir comment son parti ne pourrait pas s'abstenir sur le vote du PLF. "Sur le PLFSS nous verrons entre le vote contre et l'abstention. Mais sur le PLF, je vois mal comment nous pourrions nous abstenir", a déclaré la cheffe de file des députés du Rassemblement national, mercredi 29 octobre.