Pierre-Yves Bournazel : ni LR ni macroniste, mais de droite, peut-il gagner les municipales à Paris ?
                                                                                                                                                                
                                                                                        
                    
                         
                        
Paris va-t-elle devenir macroniste ? Après un quart de siècle avec une mairie socialiste, Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo, le candidat soutenu par Renaissance semble en bonne voie. Investi par Gabriel Attal le 28 octobre pour représenter le camp présidentiel, Pierre-Yves Bournazel était, jusqu'ici, le candidat d'Horizons. Selon ses mots, ce proche d'Édouard Philippe compte bien devenir un "maire du quotidien", après plusieurs mandats des socialistes "à bout de souffle" et face à une droite à la "culture politique datée".
Inconnu du grand public, il évolue dans la sphère parisienne depuis une vingtaine d'années. Pierre-Yves Bournazel est né à Tulle, en Corrèze, et commence sa carrière politique à Paris grâce à Françoise Panafieu, ancienne députée RPR (ancêtre de LR). Il devient porte-parole de la droite pour les municipales de 2008. Mission lors de laquelle il se fait repérer par Rachida Dati, alors ministre de la Justice, qui l'embauche dans son cabinet.
Il entre au même moment au Conseil de Paris en mars 2008, où il tient un discours pourtant en rupture avec les positions de son parti. Il est, par exemple, pour les péages urbains et la construction de tours. Il était même favorable à la piétonisation des voies sur berges et à la mise en place des Vélib. Il revendique être dans une "opposition constructive".
De l'Hôtel de Ville à l'Assemblée nationale
Suite à l'échec cuisant, et surprenant, de la droite à la mairie de Paris en 2001 et 2008, il tente sa chance aux législatives de 2012. Candidat pour devenir député du XVIIIe arrondissement, il perd largement face au candidat socialiste.
Mais cette campagne lui a permis de se faire remarquer par les ténors de la droite. Il tente alors sa chance aux primaires de son parti en 2014 pour les municipales parisiennes. Il perd contre Nathalie Kosciusko-Morizet, mais devient tout de même son porte-parole pendant sa campagne, qu'elle perdra face à Anne Hidalgo.
Tout en continuant sa mission au Conseil de Paris, il devient porte-parole d'Alain Juppé à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. C'est ainsi qu'il se rapproche d'Édouard Philippe. Après la première présidentielle victorieuse d'Emmanuel Macron viennent les élections législatives de 2017, auxquelles Pierre-Yves Bournazel se présente à nouveau dans le XVIIIe. Il parvient à battre la candidate socialiste et entre alors au Parlement, mais fait partie de ces Républicains séduits par la macronie.
Son départ des Républicains
Après avoir cofondé le groupe Agir à l'Assemblée, qui séduit de nombreux Républicains voulant rejoindre le camp présidentiel, il crée également son propre groupe au Conseil de Paris, quittant Rachida Dati. Comme à l'Assemblée, il embarque avec lui plusieurs élus LR.
Arrivent alors les dernières élections municipales, en 2020. Le protégé d'Édouard Philippe se range aux côtés du candidat macroniste, Benjamin Griveaux. Pour rappel, celui-ci s'est retiré quelques semaines avant le vote suite au scandale des vidéos à caractère intime. La campagne macroniste parisienne a fini par être un échec total avec sa remplaçante, Agnès Buzyn.
Une véritable chance en 2026 ?
Malgré un échec aux législatives de 2022, il est convaincu qu'il peut devenir le prochain maire de Paris. Pourtant, la macronie semblait soutenir Rachida Dati, qui occupe désormais le poste de ministre de la Culture et qui brigue l'Hôtel de Ville depuis de nombreuses années.
C'est elle qui devait être la candidate soutenue par Renaissance et LR. Mais la fin de l'entente du "bloc central" après la formation du premier puis du second gouvernement Lecornu et le fait que Rachida Dati accepte de faire partie de ce dernier malgré les consignes données par son parti ont rebattu les cartes.
Emmanuel Macron pousse toujours la campagne de la ministre de la Culture, mais ce n'est plus le cas de Gabriel Attal, patron de Renaissance. Ce soutien ne fait, pour autant, pas l'unanimité dans le camp présidentiel.
Qu'en disent les sondages ?
Les élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars 2026, dans moins de six mois. Les sondages sont donc de plus en plus nombreux et proposent des scénarios qui pourraient bien arriver.
Le dernier en date a été réalisé par Verian pour le compte de Renaissance, du 22 au 27 août. Il donne le candidat socialiste, Emmanuel Grégoire, en tête des intentions de vote (22 %), suivi de Rachida Dati (21 %), puis par le candidat écologiste et Pierre-Yves Bournazel, ex æquo à 14 %.
Enfin, il est important de rappeler que ces élections municipales seront différentes à Paris, ainsi que dans d'autres grandes villes, par rapport aux dernières. En effet, un nouveau mode de scrutin a été voté le 10 juillet pour Paris, Lyon et Marseille. Les électeurs vont voter pour leurs conseillers municipaux puis pour leurs maires d'arrondissement. Deux urnes différentes seront mises à leur disposition pour ces deux votes distincts. Jusqu'ici, les électeurs parisiens, lyonnais et marseillais votaient pour une liste de conseillers dans chaque arrondissement et les élus de tête de listes entraient au Conseil municipal de la ville, où ils élisaient le ou la maire.
 
            
                            
        
    
    
        
    
 
            