Nicolas Sarkozy en prison : la CGT Pénitentiaire demande aux juges de lui supprimer un privilège

Nicolas Sarkozy en prison : la CGT Pénitentiaire demande aux juges de lui supprimer un privilège Depuis son incarcération, le 21 octobre, les privilèges de Nicolas Sarkozy sont pointés du doigt. La CGT de la Pénitentiaire et de l'Intérieur demandent au tribunal administratif d'y mettre fin.

Nicolas Sarkozy n'est pas un détenu comme les autres. L'ancien président de la République a été condamné en première instance à cinq ans de prison ferme, avec exécution provisoire, dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Il est incarcéré depuis le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé et, depuis, ses privilèges sont pointés du doigt.

Si certaines rumeurs, comme le fait qu'il n'aurait pas les mêmes repas que les autres détenus, sont fausses, l'ancien chef de l'État n'est effectivement pas traité de la même manière que ses codétenus. Sur décision du ministère de l'Intérieur, deux policiers armés sont affectés à sa protection au quartier d'isolement. Ils sont sept à se relayer jour et nuit, deux par deux, dans la cellule de 9 m² mitoyenne à celle de Nicolas Sarkozy. De plus, il a droit à quatre parloirs par semaine, contre trois pour les autres détenus de la prison.

"Un manque de confiance" pour la CGT

La présence des officiers de police armés est un "affront" et "un manque de confiance" envers le personnel de la prison, estime Samuel Gauthier, de la CGT Pénitentiaire, rapportent nos confrères de l'Humanité. Il ajoute que cette décision "traduit une défiance injustifiée à l'égard des personnels pénitentiaires, pourtant formés et compétents pour assurer la sécurité des établissements et des personnes incarcérées, y compris les plus sensibles".

"On ne peut pas, d'un côté, décharger la police de sécurisations indispensables et, de l'autre, l'affecter à une pareille tâche. Ce n'est pas notre mission", dénonce de son côté Antony Caillé, de la CGT Intérieur. "Les policiers affectés à la protection rapprochée d'un détenu en milieu carcéral se voient détournés de leurs missions de sécurité publique et de protection des citoyens, au détriment de l'intérêt général et des conditions de travail dans leurs services d'origine", ajoute-t-il. De plus, "les agents pénitentiaires, eux, ne portent pas d'armes" et les déposent à l'entrée dans un coffre, souligne Antony Caillé.

Un recours examiné le 12 novembre prochain

Les deux représentants syndicaux ont donc saisi le tribunal administratif d'un "référé-suspension" et d'un "recours pour excès de pouvoir". Ils jugent "illégale" la décision du ministère de l'Intérieur : "Elle porte atteinte à la cohérence du service public, crée une confusion hiérarchique entre deux ministères, et introduit une différence de traitement injustifiée entre les détenus." Ce recours sera examiné le 12 novembre prochain par le tribunal administratif de Paris.