Nadine Morano : elle tient tête à Sarkozy et veut que cela se sache

Nadine Morano : elle tient tête à Sarkozy et veut que cela se sache Après la guerre des chefs, celle des "petits chefs" ? Les places sont chères au sein de la nouvelle équipe dirigeante de l'UMP. Nadine Morano, qui s'estime "déclassée", s'est vivement expliquée avec Nicolas Sarkozy et souhaite que cela se sache.

[Mise à jour le 10 décembre à 17h38] L'UMP n'a pas encore entamé la profonde mutation promise par Nicolas Sarkozy, mais avant des régionales et départementales 2015 tendues, les jeux de positionnement, de rapprochement, et la distribution des postes d'influence au sein du parti créent déjà de vives tensions. Nadine Morano, elle, s'estime lésée et l'a fait savoir au nouveau patron de l'UMP. Mieux, pour manifester son mécontentement, elle a rendu publics les propos qu'elle a tenus en face à l'ancien chef de l'Etat, dans Paris Match. "Nicolas m'a proposé de devenir secrétaire nationale à la formation professionnelle et à l'apprentissage. Je lui ai répondu : 'C'est une plaisanterie, c'est indigne, scandaleux, un manque de respect à mon égard'". L'eurodéputée explique à l'hebdomadaire qu'elle a préféré décliner son offre : "Me proposer un tel déclassement, c'est tout le contraire de ce que tu as promis dans ta campagne, à savoir récompenser le courage, le travail et le mérite" assure-t-elle avoir répondu. Manifestement, Nadine Morano tient à ce que son refus soit médiatisé, et que tout le monde sache qu'elle a tenu tête à l'ancien chef de l'Etat. L'eurodéputée a même tweeté un article du Figaro.fr qui relaie l'information.

La rencontre, qui a eu lieu mardi 9 septembre, a en tout cas été houleuse. Un témoin rapporte qu'"elle est arrivée face à un Sarkozy très énervé qui lui a hurlé dessus en lui rappelant qu'il l'avait faite ministre". Le rendez-vous n'aura duré qu'un quart d'heure. Le clash entre Nadine Morano et Nicolas Sarkozy est symptomatique et révélateur des tensions suscitées par la recomposition du parti. Une guerre entre les fidèles de toujours et la nouvelle garde dont a besoin l'ancien chef de l'Etat pour dynamiser son parti. Son jeune porte-parole de campagne, Gérald Darmanin, n'apprécie pas l'ancienne ministre. Et Nicolas Sarkozy doit trancher, comme il l'a fait en installant Laurent Wauquiez secrétaire général de l'UMP au détriment de Nathalie Kosciusko-Morizet, nommée vice-présidente. Deux personnalités au sommet de la hiérarchie, mais qui ne font pas l'unanimité chez les cadres et les lieutenants de Nicolas Sarkozy. Et pourtant, elles s'imposent et s'affirment. Nathalie Kosciusko-Morizet a par exemple refusé que Guillaume Peltier fasse "partie du dispositif" rapporte le Canard Enchaîné. L'hebdomadaire raconte comme NKM a menacer de "s'en aller" si le jeune leader de la Droite forte obtenait un poste d'envergure, comme le souhaitait Nicolas Sarkozy. "Mais enfin, Nathalie, qu'est-ce que tu as contre Peltier ?" aurait demandé le patron de l'UMP. Réponse de l'intéressée : "Je déteste les fascistes".

EN VIDEO - Nadine Morano a toujours défendu Nicolas Sarkozy, même sur le terrain de la vie privée. En 2008, elle accusait le PS d'être un "parti people".