Trouvera-t-on toujours du Doliprane en France après sa vente à un fonds américain ? À quel prix ?

Trouvera-t-on toujours du Doliprane en France après sa vente à un fonds américain ? À quel prix ? La filiale de Sanofi Opella, qui produit et commercialise le Doliprane en France, devrait être vendue à un fonds américain. Quelles conséquences cette cession pourrait-elle avoir sur les consommateurs ?

Les Français consommeraient 8 000 tonnes de paracétamol chaque année et c'est la petite boîte jaune qu'on retrouve le plus souvent dans leurs trousses à pharmacie. Utilisé pour les maux de tête, les courbatures, la fièvre… le Doliprane est même pris en charge par la Sécurité sociale lorsqu'il est prescrit par un médecin sur une ordonnance. Malgré ce succès, le conseil d'administration de Sanofi a choisi jeudi 10 octobre de se séparer de sa filiale Opella, qui produit et commercialise ces médicaments en France, au profit du fonds américain CD&R. Cette vente permettra au nouveau partenaire outre-Atlantique de Sanofi de contrôler 50% de la filiale Opella.

Cette annonce a fait bondir la classe politique, qui a rapidement assuré que cela représentait un danger pour la souveraineté sanitaire. De la France insoumise au Rassemblement national, en passant par certains membres du camp présidentiel, cette vente est vivement critiquée. Sur son compte X, Éric Coquerel (président de la commission des Finances et député LFI) estime qu'"il est impensable d'abandonner notre souveraineté sur la production de ce type de médicaments". De son côté, Jordan Bardella (président du RN et eurodéputé) estime que "les risques sur notre souveraineté sanitaire et sur l'emploi sont considérables : il serait incompréhensible que l'État laisse faire".

Quelles conséquences pour les consommateurs ?

Mais alors, cette vente met-elle vraiment en péril la souveraineté sanitaire de la France ? Alors que le monde se remet du traumatisme lié à la pandémie de Covid-19 et que la souveraineté est devenue une des priorités nationales, le gouvernement semble estimer que cette vente ne représente pas un danger. Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, et le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, estiment qu'il s'agit "d'un fonds d'investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d'Opella ainsi que pour les sites implantés en France" bien qu'"un certain nombre d'engagements économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R".
Il est donc difficile de savoir si cette vente aura un véritable impact sur les consommateurs en France, mais à en croire une source proche du fonds américain qui s'est confiée à BFMTV, "Opella est une entreprise française qui restera en France et qui continuera à se développer en France. Les capacités de production resteront en France". Si cette promesse est tenue, rien ne devrait changer pour les consommateurs, mais sans cela, il est possible que CD&R décide de relocaliser la production de Doliprane dans un pays où le coût de production serait inférieur, exposant ainsi la France à un risque de pénurie.

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