"Pas juif" : la justification polémique de l'entreprise NSL Studio

"Pas juif" : la justification polémique de l'entreprise NSL Studio L'entreprise qui a partagé une annonce d'emploi antisémite va mener une enquête interne et dénonce la publication du critère "pas juif si possible". Mais les explications sont laborieuses.

C'est un terrible bad buzz pour l'entreprise NSL Studio qui se "désolidarise totalement de tout acte ou écrits racistes et antisémites". Mais le mal est fait. Cette "agence de création interactive" a publié une annonce pour un recrutement qui a fait le tour des réseaux sociaux leundi 2 févier. Et pour cause : dans les critères avancés pour correspondre au poste, on trouve "pas juif si possible". L'entreprise NSL Studio tente désormais de se justifier, mais d'une manière si laborieuse qu'elle amplifie la polémique. La rédaction des Inrocks est parvenue à contacter ladite agence, après avoir découvert son identité - d'abord dissimulée par le prestataire Graphic-Jobs.com". Et la conversation téléphonique que livre le journaliste est tout bonnement stupéfiante : "On a mis ça par rapport aux horaires, on est un studio qui ne compte pas ses heures et qui travaille parfois dans des moments de rush. Donc on voulait quelqu'un qui ne tienne pas compte de ces soucis culturels ou religieux". La personne en ligne prend alors tout de même soin de rajouter : "Mais ce n'était pas du tout discriminatoire".

Manifestement, l'agence NSL s'est très vite rendu compte de la mauvaise tournure des événements. Sur Twitter, elle tente de se dédouaner complètement, invoquant un piratage : "Il s'agit d'un hack de notre annonce, nous ne posterions jamais ce genre de message discriminatoire". Le directeur artistique de l'entreprise, visiblement dépassé, va par la suite appeler les Inrocks pour changer sa ligne de défense. Exit l'argument du hack, est invoquée désormais une probable faute professionnelle au sein de l'équipe. "On ne fait pas de discrimination, ça n'a rien à voir avec une histoire d'horaires. Cette annonce n'a pas été discutée. Nous l'avons publiée, sur deux autres sites, sans cette information" rapporte Les Inrocks. Sur le site Internet de l'agence, un message a été mis en ligne pour tenter de désamorcer la polémique et faire face au dépôt de plainte de SOS Racisme auprès du procureur de la République. "La personne en charge de l'annonce va être entendue, une enquête diligentée et des dispositions nécessaires prises s'il s'avère que cela provient bien de chez nous", peut-on désormais lire sur la homepage du site de l'agence.