"Charlie Coulibaly" : Dieudonné fait son petit spectacle à l'audience
Le verdict est tombé hier. Dieudonné écope de 2 mois de prison avec sursis pour avoir écrit qu'il se sentait "Charlie Coulibaly" sur Facebook après les attentats du mois de janvier. L'humoriste a tenté de se justifier à l'audience en assurant devant le tribunal correctionnel de Paris avoir voulu adresser "un message de paix". Pour argumenter face aux juges, Dieudonné a clairement décidé d'employer le ton pseudo-humoristique qu'il utilise également sur scène. "Jésus n'embrasse-t-il pas et Charlie et Coulibaly ne réconcilie-t-il pas les deux dans une même paix ?", a-t-il notamment lancé à l'audience, comme le rapporte le Figaro. Raillant le manque de subtilité de ceux qui l'accusent, il s'est également attardé sur la notion de paix elle-même. "La paix, vous le voyez bien sur cette terre, est quelque chose de très complexe", a-t-il déclaré aux juges.
Tout en condamnant toute forme de violence, Dieudonné a, plus sérieusement, tenu sa ligne de défense, basée sur la volonté de faire de l'humour avant tout. Le prévenu a indiqué vouloir "s'émanciper de la pensée unique" et permettre à la France de "rire ensemble, de tout". Indiquant qu'il se sentait "vraiment Charlie", évoquant un livre commun écrit avec Tignous, l'une des victimes des frères Kouachi, il a aussi indiqué que sa référence à Amedy Coulibaly était une manière de montrer qu'il était "traité comme un terroriste", un "pestiféré". La preuve selon lui : ce procès en lui-même en est le résultat. Sinueuse, sa défense a parfois pu désarçonner les juges. Pour un avocat des parties civiles, Dieudonné s'est contenté de faire au tribunal ce qu'il fait à l'extérieur : "le clown pour mieux faire passer son idéologie haineuse".