Primark : l’enseigne a-t-elle une dent contre les femmes voilées ?

Primark : l’enseigne a-t-elle une dent contre les femmes voilées ? L’enseigne de vêtements à bas prix Primark est accusée de discriminer les clientes et les salariées voilées.

Se méfie-t-ton des femmes voilées chez Primark ? Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) accuse l’enseigne irlandaise de prêt-à-porter, arrivée récemment en France, de discriminer ses clientes portant le voile. Comme le révèle notamment Rue 89, le collectif met en lumière deux affaires troubles. La première fait état d’un message Facebook d’un client ayant remarqué, en janvier dernier, que toutes les femmes voilées étaient fouillées à la sortie du magasin de Créteil (Val-de-Marne). Ce à quoi Primark France avait répondu ceci (fautes de français comprises) : "Bonjour, si cetait [sic] le cas alors allez au commissariat, et raconter cela Maintenant c’est arriver plusieurs fois qu’il y a eu des vol avec des femmes voilées pris au hasard… et ca repete plusieurs fois, donc ils fouillent." Primark s’est défendu en assurant que le compte Facebook ayant répondu au client n’était pas officiel et qu’il a été fermé depuis. Et dément les accusations dont il fait l’objet. Contacté par Rue 89, le responsable chargé de la sécurité dans le magasin de Créteil ni n'infirme ni ne confirme avoir reçu des directives visant à cibler les femmes voilées. Le service de presse de la Primark a refusé de communiquer à ce sujet.

L’autre affaire relayée par le CCIF concerne deux employées d’un magasin à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Le collectif estime qu’elles font l’objet "d’un traitement différencié" et parle même de harcèlement. Toujours d’après le collectif, elles seraient contraintes de retirer leur foulard avant d’entrer dans le magasin même lorsqu’elles ne sont pas encore en fonction et ne pourraient pas se changer dans le vestiaire, comme le font leurs collègues. L’une de ses salariées aurait été convoquée pour un entretien préalable à un licenciement. Primark renvoie à son règlement intérieur stipulant que ses employés ne peuvent pas porter de signes ostentatoires à caractère religieux, politique ou syndical, de manière à ne pas heurter la clientèle. Primark assure d'ailleurs avoir envoyé son règlement intérieur à l'inspection du travail. Une information que réfute Rue 89 pour qui le document n'a jamais été transmis. Le site rappelle par ailleurs que, au regard de la jurisprudence française, s'appuyant notamment sur l'affaire Baby Loup, la laïcité ne s'impose pas dans les entreprises privées. L’entreprise tient à démentir, une fois encore, les accusations de discrimination. La marque assure qu’elle accueille toutes les personnes, clients comme employés, quelle que soit leur religion, sans distinction. Et rappelle qu’elle respecte la loi française.